USAGES anciens ou modernes des PLANTES                                                                du Massif de l'ESTEREL, des MAURES et du TANNERON

Lorsque nous parcourons les sentiers du Massif de L’Esterel, celui des Maures ou bien du Tanneron, nous admirons une flore très diversifiée. Si nous ramassons encore champignons, châtaignes, arbouses, nous ne voyons souvent dans toute la végétation que le décor de nos loisirs.

       SI le progrès a apporté bien des solutions à nos « exigences », on oublie souvent que tous nos anciens, depuis la préhistoire, ont appris à détecter, à exploiter les qualités qui se trouvent dans la nature.

       En fonction des déplacements, des activités « les chasseurs cueilleurs » puis toutes les civilisations qui se sont succédées, pour répondre à des besoins, ont ainsi découverts bien des usages dans les plantes : Nourritures d’abord puis pharmacopées et par extension des fonctions décoratives, symboliques et pour accompagner des pratiques religieuses.

         Les roches cristallines, volcaniques, certaines à forte teneur en silice, qui composent les trois massifs : Maures Estérel Tanneron ont favorisé l’adaptation et la croissance d’une flore parfois bien différente de celles, souvent plus pauvres, qui poussent dans les massifs calcaires qui les entourent.

       Ainsi, certaines plantes ont même été à la source d’industries et de commerces bien particuliers. 

           Anciennes où plus récentes, endomorphes où introduites dans les derniers siècles, sauvages où cultivées, voici une invitation à regarder d’un autre œil toutes ses richesses…….

         L’usage de certaines est désormais anecdotique alors que d’autres sont toujours d’un usage courant……L’ajout de certaines est volontairement  élargi à des plantes plus « provençales » que « locales », justement en raison des possibilités d’usages qu’elles procuraient.  

  

 

ATTENTION : Ce texte est un simple inventaire. EN AUCUN CAS et d’AUCUNE MANIERE, il ne peut servir de références pour utiliser les propriétés des plantes présentées car certaines sont mortelles :

Dosages, pharmacopées nécessitent connaissances et pratiques.

                                                                                                    et ne sont pas présentées ici.

==> ACANTHE EPINEUSE : (Acanthus mollis)

          Plante vivace et résistante. Ce sont les formes de ses feuilles qui ont servies de modèles pour les motifs des chapiteaux des colonnes des temples édifiés par les Grecs et des Romains.  Elles seront baptisées comme étant de style « corinthien » en référence à la cité.   

         

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==> AIL ROSE : (Allium roseum)

          L’ail rose est le parent sauvage de l’AIL cultivé (Alium sativum). Sans ce dernier

« l’Aïoli » n’existerait pas. Attaché à de nombreuses croyances populaires. Il est bu comme un vermifuge* ou bien porté en collier contre les maux de dents, Utilisé par les sorcières car il fait fuir les serpents, les araignées, son pouvoir bactéricide est désormais reconnu scientifiquement. Retenons son usage en cuisine. Dans les fonds humides du maquis on trouvera facilement « l’Ail à Trois Angles » (Allium triquetrum) sa tige est caractéristique ornée de fleurs blanches en clochettes.

==> AMANDIER  COMMUN : (Prunus dulcis)

          Ses amandes douces sont largement utilisées dans la cuisine provençale. Si on ne sait plus très bien ce qu’est le « saussoun » (poudre d’amandes, crème d’anchois, huile d’olive, fenouil), ce fruit à coque est toujours essentiel aux « quatre mendiants », l’un des treize desserts du réveillon provençal. On peut les piler pour faire du lait d'amandes (le sirop d'orgeat), une boisson rafraîchissante qui calme les irritations de l'intestin. Pressées à froid, elles produisent une huile émolliente* et laxative*, également utilisable en lotions pour les soins de la peau (brûlures et irritations) et le soin des cheveux.  Des amandes amères est extrait l'acide prussique.

==> AMELANCHIER  COMMUN : (Amelanchier ovalis)

          Proche parent de l’amandier dont les fleurs sont roses, « l’arbre à oiseaux » se distingue par ses fleurs blanches et ses feuilles ovales. C'est aussi un arbre rustique, poussant sur les terrains secs, pauvres et surtout acides. Ses baies, les amélanches, rouges/noires sont parfaitement consommables, crues ou en confitures. Elles sont également appréciées des oiseaux ce qui justifie le surnom.

==> ARBRE CHASTE : (Vitex agnus-castus)

          L'espèce locale, le « Gattilier » ou « Pébrier » (une appellation que l’on retrouve dans des noms de lieux) pousse au bord de ruisseaux. C’est un poivrier sauvage qui produit de petits fruits charnus, noirs rougeâtres, au goût camphré. Ils sont utilisables comme condiments, comme épices mais aussi comme sédatifs, voire comme anti-aphrodisiaques. C'est pour cette dernière raison que ses graines, employées dans la nourriture monastique, avaient été appelées « Poivre de Moine ». On s'en sert encore actuellement pour traiter les maladies des yeux, les maux d'estomac et les troubles hormonaux.  

==> ARBRE DE JUDEE : (Cercis siliquastrum)

          Importé de l’ancienne Province Romaine de Judée, c’est aussi suivant la « tradition » historique, à cet arbre que se serait pendu Judas. C’est pour cela que l’on dit de ses fleurs qu’elles « sont rouges de honte ». Ce qui est certain, c’est que ces dernières, légèrement acidulées sont délicieuses, crues dans la salade ou frites en beignets. Le bois veiné, dur, qui se polit très facilement, était employé en ébénisterie et en particulier taillé et poli pour fabriquer les boutons des habits de fêtes.  

==> ARBOUSIER  COMMUN : (Arbutus unedo)    

 Alors qu'il porte à l'Automne ses petites fleurs blanches en clochette, il propose aussi ses fruits rouges, résultant de la floraison de l'année précédente.  Baptisé « Arbre à Fraises », il offre des fruits pleins de vitamines qui font bien sur le régal des perdreaux, des faisans, des geais mais aussi des randonneurs. Ces fruits servaient à la confection de confitures et de liqueurs (crème d’arbouses). Par distillation on en obtient de l'eau de vie mais c’est surtout en farine que les anciens les utilisaient en cas de disette. Le liquide extrait des fleurs est excellent pour favoriser la transpiration. Quant aux abeilles, elles en produisent un miel amer, fort en sucre. Son bois (et sa souche) est utilisé comme combustible et faisait un excellent charbon de bois. Riche en tanin, il était parfois usité pour le travail du cuir. Dur, les pêcheurs taillaient dans ces branches, comme dans celles de la « Bruyère arborescente », des aiguilles pour tresser les filets. Coloré, son usage en tabletterie était fréquent. Comme médicaments on tirait de l'écorce et des feuilles des préparations diurétiques*, astringentes* ou pour soigner les reins, la cystite. Cet arbre « …dont on pouvait tirer profit de tout… » a son aire limitée car il ne pousse que sur des sols cristallins acides est également devenu un objet décoratif pour les jardins.

==> ASPERGE SAUVAGE : (Asparagus acutifolius)

          L'espèce aux « feuilles aiguës » est très recherchée au Printemps. En effet ses jeunes pousses sont toujours très appréciées par les gourmets. Elles permettent de confectionner des salades ou des omelettes. Elle est diurétique*, aide le foie, le cerveau et serait aussi aphrodisiaque. A défaut ses branches dures tressées, servaient de filtre pour la « Tine » le trou de la cuve des vignerons.

==> ASPHODÈLE A PETITS FRUITS : (Asphodelus ramosus)

          Très reconnaissable au printemps avec sa longue tige parsemée de fleurs. Souvent autour la terre est labourée, car les sangliers sont des grands amateurs qui se régalent inlassablement de ses tubercules. Celles-ci sont pleines d'amidons et de sucres. Elles permettaient en cas de famine, de faire de la farine et du pain. Comme la racine de la « Grande Gentiane » elles servent également à fabriquer un alcool.

==> BOURRACHE  COMMUNE : (Borrago officinalis)

          Nostradamus la décrit comme une plante qui rend joyeux. Effectivement, tout sert dans cette plante. On lui prête des valeurs médicinales avec ses racines, ses tiges, ses feuilles, ses graines Si ses fleurs en infusions sont souveraines pour les maux de gorges, c'est aussi surtout un dépuratif*. On en extrait une huile qui est riche en acides gras et d’une action bénéfique sur la peau, les rhumatismes, la goutte. Communément cultivée (Borrago Anchusa), ses feuilles se mangent en salades, en épinards et on sert ses fleurs en omelettes. 

==> BRUYERE ARBORESCENTE : (Erica arboréa)

          Rien que la qualité du miel de printemps, au goût de caramel est déjà un plaisir. Sa fleur est donc très importante pour les abeilles à la sortie de l'hiver. Son emploi médicinal (anti inflammatoire pour la vessie et la prostate est devenu confidentiel). Son usage le plus connu est l'utilisation de sa souche pour la fabrication des pipes (de Cogolin). Même celles de Saint Claude viennent du massif des Maures (où de Corse) car cette bruyère ne pousse que sur des sols cristallins. Ne pousse que sur les sols acides, très prolifique lors de la floraison de ses fleurs en clochette blanche, on a l’impression qu’il a neigé sur le maquis. Une autre variété, de bruyère, mais courte La CALLUNE (Calluna vulgaris).

==> BRUYERE A BALAIS : (Erica scoparia)

          Souvent confondue avec la précédente, elle s'en distingue par des fleurs moins visibles (plutôt vertes) et ses jeunes rameaux sont glabres au lieu d'être poilus. L'usage de ses branches séchées est ancien. Il est de retour, car le bon vieux balai en branches de bruyère avait été « oublié » pour le plastique par les services techniques des communes. Plus efficace, plus économique, il est à nouveau fabriqué par exemple aux Adrets (85.000 pièces par an). De plus cet artisanat participe activement à l'entretien des forêts. Moins connu est l'utilisation de ce matériau pour fabriquer des fascines, haies de protection (vent, sable, soleil) mais aussi pour matérialiser les sauts d'obstacles sur les hippodromes.

==> CAPRIER  EPINEUX : (Capparis spinosa)

         Hélas quasi disparu dans nos massifs cet arbrisseau est renommé pour sa production de câpre. Ce condiment que l'on obtient par macération dans le vinaigre blanc, n'est pas le fruit, mais le bouton floral de cet arbrisseau. « La Tapenade et le Ratio » ne pourraient exister sans lui. De l'écorce et des racines on tire une infusion diurétique*. La fleur est superbe.

==> CAROUBIER A GOUSSE  : (Ceratonia siliqua)

         Voici un arbre indigène qui est devenu souvent qu’ornemental parce que toujours vert et pourtant. Ses longues gousses sucrées permettaient de nourrir le bétail. En effet ce sont des légumes (et non des fruits ) et c'est pour cela qu'elles étaient aussi mangées par les populations pauvres ou bues en sirops, en boissons fermentées. Pour les gens riches par contre on en confectionnait des sorbets. Il suffisait de les mélanger avec la glace récoltée, stockée puis transportée de nuit comme par exemple depuis les énormes glacières de la Sainte Baume. Le fruit est utilisé pour calmer la diarrhée, quant au bois très dur, il permettait de fabriquer des cannes et de couleur rouge. Il est toujours utilisé en marqueterie. Moins connues l’usage trés ancien de ses gousses : « Les caroubes ». Toujours identiques en poids et tailles, elles servaient de référence pour peser de l’or, des bijoux. Le poids d’une caroube c’est 0,20gr, un poids qui est devenu l’unité de référence en joaillerie, le  « carat ».

==> CHATAIGNIER COMMUN : (Castanea sativa)

          Il a été baptisé « l’Arbre de la Providence ou arbre à pain », car il produisait ses marrons même en temps de disette. Il a été abondamment planté dans les Maures, l’Estérel (plus de 4000 hectares). D'un usage commun y compris pour le bétail, ses fruits sont devenus vers 1900 un produit de qualité, récolté, préparé et expédié dans toute l’Europe. Perte d’intérêt, fortement concurrencées par d’autres régions (Ardèche), faute de soins (maladie de l’encre due à un champignon) les plantations ont disparu et ne subsistent surtout qu'à Collobrières. Sa fabrique de confiserie employait jadis près de 100 personnes en saison. Le bois très résistant était comme de juste, très apprécié pour les charpentes, l'ébénisterie comme pour confectionner des ruches.,

==> CHAMPIGNONS (de toutes sortes) :

        Les sanguins, les morilles, et surtout les « pinencs » (lactaires délicieux) et les « boulets » (les ceps inféodés au sol siliceux) sont indissociables de la cuisine provençale. Ils sont dégustés frais, frits, séchés, vinaigrés. Et si les amateurs vous parlent de « bonne ou de mauvaise saison », ils gardent jalousement secret leurs bons coins.

==> CHENE LIEGE : (Quercus suber)

      Le « Subier » » le Suvier » les autres noms de cet arbre qui va donner son nom à des quartiers : « Suberaie, Suveret » a des exigences très précises. Il lui faut un climat sec et chaud et un sol acide comme celui de l’Estérel, des Maures. Il est l'exemple parfait de l'adaptation spécifique d'une plante. Tous les 10/15 ans, sur les arbres âgés de 50 à 300 ans, on procédait au « levage » du liège « femelle ». Une récolte qui s’effectue seulement entre juin et août, lors du ralentissement de la poussée de sève. La première récolte a été précédée, lorsque l'arbre avait atteint environ 20 à 30 centimètres de circonférence, par le « démasclage ». Une opération délicate, qui consiste à enlever le liège « mâle » sans blesser la couche productrice « la mère ». Si les qualités exceptionnelles du liège font du « bouchon » l’élément indispensable d'une bonne bouteille, cette matière est mondialement employée, du bâtiment à l'industrie spatiale. Des filets égyptiens équipés de flotteurs fait de liège, des ruches décrites au premier siècle avant Jésus-Christ, à « l'engrais des prairies », « au « charbon des pauvres » en passant par des poudres pharmaceutiques, astringentes*, coagulantes*, le liège est toujours irremplaçable dans bien des activités modernes. Malheureusement et en particulier, difficulté des reliefs et coûts de production, ont quasiment fait disparaître dans notre région, son exploitation et l’industrie de transformation de l’écorce du chêne liège. Conséquence plus grave, alors que son écorce le protège, qu’elle lui permet de résister à un incendie et de reformer en 20 mois, une couronne végétale, les forêts ne rapportant plus rien, sont peu ou pas entretenues. La végétation envahit le sous étage des forêts, augmente son inflammabilité. Les risques d’incendies sont multipliés et les coûts en moyens de lutte deviennent énormes sans parler des dégâts aux zones urbaines toujours plus développées et contigues.

==> CHENE VERT : (Quercus ilex)

           Le « Quercus », le « Yeuse » est l’hôte des maquis. En hiver, Il ne perd pas ses feuilles piquantes qui ressemblent à celles du Houx. Tout était utilisé ! Son bois a beaucoup servi en tournerie, ébénisterie, pour les charrons et naturellement pour la construction. IL était la matière première des « bouscatiés » et carbouniés » pour produire le charbon de bois. Une transformation longtemps obtenue en aménageant des « charbonnières » pour y dresser les « meules ». Courant 19éme siècle, apparaitront des fours métalliques « démontables » en deux ou trois éléments et donc facilement transportables. Avec son écorce, riche en tanin on va traiter les cuirs. Des branches on fabrique les manches d'outils. Pour nourrir les porcins, on ramasse ses glands. Ces derniers, en cas de famine, bouillis ou en farine, étaient consommés, au risque d’être victime d’une occlusion intestinale. Cette variété de chêne cohabite dans les massifs avec le CHENE blanc (Quercus Pubescens). Ce dernier pour lutter contre la chaleur et l’évapotranspiration* s’est doté de « poils » sous les feuilles et les rameaux d’où son nom.

==> CHEVREFEUILLE DES BALEARES : (Lonicera implexa)

Bien que toxique, en infusion c'était un diurétique *. Il est devenu courant pour décorer et embaume désormais murs et jardins en mai juin avec ses multiples fleurs.  Doit-il son nom parce qu’il est mangé par les chévres ou bien parce que, comme elles, il grimpe ? 

==> CISTE A FEUILLE DE SAUGE : (Cistus salviifolius)   

         Cet arbuste, est facilement reconnaissable à la forme de ses feuilles douces et à ses fleurs blanches autour d’un cœur jaune. Il se distingue du CISTE COTONNEUX (Cistus albidus) dit « le blanchissant » dont les feuilles sont rendues blanches grâce à un duvet. Lui dispose de fleurs rosées. Il préfère les sols siliceux et les recolonise très rapidement après les incendies. Comme tous les cistes, il est pyrophyte*. Les deux sont aromatiques*et sont très appréciées des abeilles. (Et des apiculteurs).

==> CISTE LADANIFERE (Cistus ladanifer)

        Ses feuilles sont collantes, car pour résister à la chaleur, il « transpire » une résine visqueuse connue sous le nom de « labdanum ». Il faut un petit râteau en cuir pour récupérer cette gomme employée en parfumerie.  Elle a un pouvoir aromatique fort et la médecine l’utilisait comme astringent*, cicatrisant et même antirides. Plus rare et par colonies, il nous offre ses grands pétales blancs ornés de « gouttelettes » de pourpre foncé.

==> CISTE DE MONTPELLIER (Cistus monspeliensis).

      Surnommé « le gluant » car ses feuilles collent. » Très odorant, il parfume le maquis Les feuilles et Les fleurs de cet arbrisseau étaient donc très utilisées en particulier contre la dysenterie. Ses infusions ont été remplacées par le thé ou la verveine. En usage externe, il s'appliquait sur les plaies et blessures...

==> CLEMATITE BRULANTE : (Clematis flammula)

          Sa spécificité d’où son nom c’est d’être une plante à la « saveur brûlante ». Les très jeunes pousses étaient mangées après cuisson. Mais c’est surtout en cataplasmes en emplâtres, qu’elle était appliquée comme rubéfiant* et vésicant*. La fleur odorante, servait aux jeux d'enfants, Elle pousse en haies ou bien « grimpe » sur les façades.

==> COLOQUINTE CALEBASSE : (Lagenaria siceraria)

            Plusieurs espèces : On doit retenir la calebasse, dont le fruit est le plus connu depuis la préhistoire pour son usage de contenant. Séché, il servait de gourdes, de louches, de poire à poudre et autres. Comme elle se conserve très bien, elle est parfois simplement décorative. Une utilisation qui s’est étendue sur des « copies ». En raison des tailles, formes, couleurs, obtenues, on vend ainsi sous le nom de Coloquinte des espèces décoratives non comestible. Il y a la Citrullus colocynthis, (la Coloquinte vraie), dont la chair séchée, amère était un excellent purgatif*.

==> COQUELICO PAVOT COQ : (Papaver rhoeas) Ce pavot rouge comme la crête d'un coq, c'est le « Gaugalin » en provençal. Il a de multiples usages, tant symbolique, ancienne celui de la fertilité, apanage de la déesse Déméter que moderne comme celui de la liberté, de l’endurance. (Ou diabolique au moyen âge) . Il a ses applications culinaires ou médicales. Vers 1900 on fabriquait « l’huile d’œillette » avec les graines. Celles-ci servaient aussi de condiments ou en pâtisserie quant aux feuilles, aux pétales, il sont préparés en salades, en épinards, en tisanes calmantes. Et bien d’autres usages pour une plante qui revient à la mode. Le liquide blanc, collant, lorsque l'on casse la tige était déjà largement utilisé parce qu'il "donnait" du temps aux artistes peintres (vers 1500) notamment pour réaliser des fresques "a secco" . (contrairement à celles "a fresco", sur mortier humide, qui doivent être exécutées rapidement).

==> CORROYERE A FEUILLES DE MYRTE : (Coriaria myrtifolia)

          Ses feuilles, ses fruits noirs, brillants sont toxiques voir mortels, y compris pour les animaux. Les symptômes et les conséquences sont similaires à une intoxication alcoolique C’est justement l’apparence de ses feuilles dont il tire son nom qui peuvent entrainer le risque d’une confusion avec le « Myrte Commun ». En conséquence, Il ne doit surtout pas être confondu. Un repère, l’odeur ! ses feuilles et ses fruits ne sont pas parfumés. Une teinture était extraite des fruits et l'usage du tanin tiré de son écorce était très répandu encore récemment pour tanner les cuirs. 

==> CRITHME MARITIME : (Crithmum maritimum)

          C’est une plante halophile*. Sur les bords de la mer on récoltait ses feuilles gorgées de sel. Elles peuvent servir soit d'épices, soit confites dans le vinaigre, de condiments. Elles sont parfois mangées en salade.

==> CYPRES TOUJOURS VERT : (Cupressus sempervirens) 

          Signe de richesse, mais aussi de bienvenue, le Cyprès est arbre sempervirent* d'où sa qualification de  « toujours vert » . Il est planté en haie contre le vent (le mistral) et le froid. Son bois droit et dur, se conserve très bien d'où son utilisation en construction (habitations, bateaux) mais aussi en statuaire. L’huile qui en est extraite s'administre par inhalations ou en massages pour les affections des voies respiratoires. En pharmacie moderne, le cône cryobroyé* est d'un grand intérêt pour le traitement des troubles vasculaires comme les hémorroïdes et les varices.

==> CYTINET HYPOCISTE (Cytinus hypocistis) : Très discret, méconnu, il ne faut pas manquer la floraison du parasite des Cistes. C’est le seul exemple en Europe de cette plante tropicale. Il pousse sur la racine du ciste et sort à ras de terre d’avril à juin. Ses feuilles rouges, oranges protège sa fleur d’un jaune vif. A rechercher absolument car étonnant !  

==> DAPHNE GAROU : (Daphné gnidium)

          Si dans les Maures, l’Esterel, sa forme et sa solidité, permettait de l’utiliser ses tiges bien droites comme des aiguilles à tricoter, le « Saint Bois » (ou Garou) contient un alcaloïde qui le rend comme ses fruits ainsi que ses feuilles, très vénéneux. Son usage permettait d'empoisonner les trous d'eau pour y ramasser les poissons. En trempant son écorce dans l'eau ou le vinaigre, en la réduisant en poudre, suivant la dose, c'est un vésicant* ou un sudorifique* pour la peau. De même elle était conseillée pour soigner la Syphilis. Les baies et les feuilles sont drastiques*, mais l'usage de la plante est toujours dangereux et nécessite une parfaite connaissance de ses effets. C’est peut-être pour cela qu’elle porte le nom de DAPHNE, nom de la fille de Pénée, le dieu-fleuve de la Mythologie Grecque.  Elle était le premier amour d’Apollon, mais pour échapper au mariage avec ce dernier - et donc à la mort - Zeus la métamorphosa en fleur.                    ==> EGLANTIER COMMUN : (Rosa canina)

         L’appartenance du « rosier des chiens » à la famille des « Rosacéa », se devine dès la floraison. Son fruit, « le cynorrhodon » surnommé aussi « le gratte cul », est bien connu des jeunes farceurs, Il ne peut être mangé qu’après avoir gelé. Très riche en vitamines, il a de nombreux usages pour le cœur, la régulation sanguine. Mais il trouve aussi son utilisation pour calmer les troubles du système nerveux. La pharmacie moderne en est toujours utilisatrice pour traiter grippes et rhumes. Riche en antioxydant c’est un bon complément pour les fumeurs en sevrage. Cet arbrisseau rustique, parfumé, coloré avec ses fruits est une providence en hiver pour les oiseaux.

==> EUCALYPTUS BLEU : (Eucalyptus globulus)

          L'emploi des jeunes feuilles, bleutées, dans la décoration florale a fait partie des « découvertes » liées à la naissance de l'industrie des fleurs coupées. Parmi plus de 600 espèces recensées en Australie, le « Globulus » s'est très bien acclimaté sur les sols siliceux. Son odeur est réputée, y compris en baume, pour chasser les moustiques. L'huile essentielle extraite de ses feuilles est recommandée pour soigner les infections des voies respiratoires, car elle fluidifie les sécrétions pulmonaires. C'est surtout son « avidité en eau » qui a contribué à assainir les « gîtes à malaria » dès son introduction vers 1860. Sa croissance très rapide en fait que l'O.N.F. et sa possible revente pour l’industrie papetière, l’a introduit dans l’Estérel. Malheureusement il doit être considéré comme une plante invasive car il n’accepte pas les sous-bois, les rends « inhabités » et de plus « brûle » ou « gèle » facilement.

==> EUPHORBES CHARACIAS : (Euphorbia characias)

        Voici une très grande famille qui a su se diversifier et s’adapter. De la plage de sable pour la « Sapinette » la pithyusa, à la petite boule « Hérisson » l’acanthothamnos qui résiste en plein soleil, elles sont presque toutes présentes dans l’Esterel. Pour les reconnaitre, c’est la production d’un suc blanc suite à une cassure, mais attention, tout est toxique. Après manipulations, danger en particulier pour les yeux. Néanmoins, mais avec précautions, comme en général avec toutes les "Euphorbiacées", le liquide produit par la "characias" est excellent pour les soins de la peau, les verrues. Celui de « l’Arborescente » qui forme des buissons spectaculaires, l'Euphorbia dendroides, est efficace contre les taupes. Pour combattre la peste noire, le patient était enduit d’un mixture du jus de cette dernière renforcée par de la résine et des fleurs cuites.

==> FENOUIL COMMUN : (Foeniculum vulgare)

       Préparé avec des amandes c’est dans la Provence que le « saussoun » se mangeait étalé sur pain. Il était apprécié lors de la pause du matin durant les vendanges, les moissons. Lors de l’apéritif, accompagné par un bon rosé, les connaisseurs s’en régale. En liqueur, ses fruits servaient en médecine populaire, car excitant et tonifiant, le fenouil stimule le foie et l'appareil digestif, combat l’aérophagie, améliore la vue, soigne la grippe… Les feuilles fraîches ou séchées assaisonnent bien des plats. Les graines sont toujours utilisées comme épice, ou bien, distillées elles produisent une eau de vie pleine de qualités : « la Fenouillette ». On a un peu oublié le symbole « protecteur » de cette plante qui répand « une odeur de sainteté ». Il suffit de la suspendre en bouquet dans la maison, voire même de mettre à la Saint Jean, une seule graine dans le trou de la serrure, pour repousser le diable et les mauvais esprits.

==> FILAIRE A FEUILLES ETROITES : (Phillyrea augustifolia) 

           Ce sont les grives qui recherchent les fruits de cet arbuste rustique qui est réputé « modeste » (c’est à dire caché) mais comme les chasseurs sont friands de grives, ils savent bien où trouver cet arbuste. Ses fruits charnus noir bleu, sont toxiques pour l’Homme et entraine parfois la confusion avec l’Olivier. Les abeilles aussi prospectent volontiers ses grappes parfumées, formées de petites fleurs mellifères blanches. Il se plait bien sur les sols acides alors que son parent le FILAIRE à FEUILLES LARGES (Phillyrea latifolia) se contente des sols calcaires.

==> FIGUE DES HOTTENTOTS : (Carpobrotus edulis)

          Drôle de nom pour ses « mains ou griffes de sorcières » une espèce importée fin 19éme d’Afrique du Sud (décoration et stabilisateur de dunes). Avec sa tige rampante et ses fleurs jaunes, c’est malheureusement une plante très invasive, comme sa parente, la Carpobrotus acinaciformis dont les fleurs sont rouges. Sables, rochers, elles s’adaptent, envahissent au détriment des espèces autochtones. Elle doit son nom de « figue » à son fruit un peu acide, qui se mange cru ou cuit. Des feuilles on extrait une huile essentielle qui aurait des propriétés antifongiques*.      

==> FIGUIER CULTIVE : (Ficus carica) 

            Son fruit depuis la plus haute antiquité, est lié à la nourriture méditerranéenne qu'il soit mangé frais ou sec (il est alors riche en sucre car il a perdu ses 80 % d'eau). On en tire un vin et un alcool, des confitures mais aussi un succédané du café. Mûr, le fruit est considéré comme étant d'effet purgatif. Vert, il passe pour être toxique et son « lait » aurait été utilisé pour soigner les affections de la peau. Ce qui est certain, c’est qu’une colle faite d’œufs mélangés au latex du figuier permet de fixer les couleurs et autres ingrédients des peintures murales. Cette technique dite « à la détrempe » était celle couramment utilisée au XV° et XVI° siècle en particulier dans les chapelles de l’arrière-pays niçois.

==> FIGUIER DE BARBARIE : (Opuntia ficus-indica)

          Importé du Mexique par les Espagnols il y a près de quatre siècles, il a été rapidement adopté et même cultivé. Très reconnaissable, le « cactus-raquettes » outre l'avantage de constituer des haies infranchissables, fertilise les terrains arides. Bien que contenant de petites graines et que sa peau comporte de minuscules épines très désagréables, la pulpe du fruit, sucrée, était de consommation courante. Pour le savourer, Il faut le cueillir à l'aide d'un petit récipient au bout d'un bâton, puis le débarrasser de ses aiguillons en l'agitant dans l'eau froide. On peut toujours en trouver sur les marchés locaux.

==> FRAGON PETIT HOUX : (Ruscus aculeatus)

      Il est connu pour son usage décoratif en particulier sur la table des « Noëls en Provence ». Ses feuilles vertes, ses fruits rouges en hiver en ainsi ont fait un symbole de l’immortalité, mais ils sont vénéneux. Si on a oublié que les jeunes pousses étaient aussi mangées comme des asperges, ses racines peuvent servir pour fabriquer un apéritif. Réduites en poudre, elles permettent de traiter les troubles circulatoires. Ses vertus sont indiscutables et font « les jambes légères ». Les rameaux séchés protègent des rats les jambons et les saucisses pendues aux poutres ou bien s’utilisent pour le ramonage. 

==> FRENE ORNE : (Fraxinus ornus)

          Il a même donné son nom à un village : La Garde Freinet.  Son bois est toujours très agréable à travailler. Mais cet arbre était autrefois souverain pour fournir une nourriture providentielle (et un bon laxatif). Pour cela Il suffisait d’extraire la sève de son écorce et de la sécher. C’était la « Manne ». Les feuilles sont également réputées pour être anti-inflammatoires et soigner rhumatismes, arthroses, gouttes et nourrir le bétail.

==> GENET CALYCOTOME EPINEUX : (Cytisus spinosus)           « L'Argelas » ou « Argieras » en provençal est aussi appelé « Tue Chèvre ». En effet si les fortes épines en protègent les feuilles des herbivores, c’est la plante elle-même et ses graines vénéneuses qui sont toxiques pour les ruminants. Pour l'habitant des massifs alors que les feuilles et les fruits ont des propriétés astringentes, les branches étaient utilisées pour faire des balais très rustiques. Il prospère dans le maquis bas après les feux de forêts. Il est le parent du Genet Corse (GENISTA Corsica.)         

==> GENET D'ESPAGNE : (Spartium Junceum)

           Bien que moins fréquent que sur les sols calcaires, les tiges de ce genet permettent la réalisation de paniers, et les fibres pouvaient être tissées en toiles et cordes. Dans la région c'était un fourrage en particulier pour les lapins, à condition d'en couper les rameaux, avant la maturité des fruits car ils renferment un produit toxique la « Cytosine ». Les sommités fleuries et les graines sont diurétiques à petites doses. A fortes doses elles sont purgatives et vomitives*. Par distillation on obtient une essence délicate et sucrée.  Au final, une plante rustique, toujours verte et lorsqu’elle fleurit, les collines se couvrent d’or et de parfums.                  

==> GENEVRIER CADE (Juniperus oxycedrus)

       On peut reconnaître facilement le « Cade » en Provençal, par ses deux sillons blanchâtres sur l’envers de sa feuille en aiguille piquante. Son fruit (1) a des propriétés stomachique*, carminative*, diurétique*. De son bois dur, imputrescible, coloré on réalise marqueterie où statues. Plus utilitaire il servait pour réaliser des piquets de vignes, des manches d'outils. Comme il ne

gonfle pas, il sert toujours à la confection des languettes des « galoubets ». Mais c'est surtout son « oléorésine » qui a fait sa réputation. Fort, noirâtre, ce liquide a des applications multiples. Cosmétologie (shampooings), Dermatologie (psoriasis, eczémas), Elevage et Art Vétérinaire (gale, maladies des sabots, plaie, météorisme) en faisait une grande consommation. C'est aussi un parasiticide et un répulsif. Pour l’extraire, une technique originale a existé jusqu'en 1955.  Dans le massif des Maures, en Provence, "les Enguentiés" bâtissaient en pierre des fours imposants. La chaleur d'un foyer (250°) situé à l'arrière, provoquait l'exsudation des morceaux du bois foncé et « gras » qui étaient placés dans le "fàbi" (la chambre de chauffe) fait de briques réfractaires. Le sous-produit était un charbon de bois aux vertus odoriférantes.      

==> GENEVRIER COMMUN (Juniperus communis)

        Il est avec le « Cade » un des prédominants dans nos massifs aux sols acides (Maures, Esterel). De ce dernier on connaît nombre d’’usages de ses fruits (1) en cuisine, en liquides divers dont l’eau de vie qui porte son nom. Le dessous de sa feuille (en aiguille) ne porte qu’un sillon blanchâtre et les fruits doivent être quasi noirs pour être apprêtés. Les usages médicinaux sont également nombreux et maintenant son huile essentielle est recherchée. Dans les sous espèces, il y a le JUNIPERUS Phoenicea « Genévrier de Phénicie » dit le « Mourven » en Provence, dont les branches étaient utilisées pour les litières, les toitures d’abris car ses feuilles ne piquent pas d’où son surnom de « l’Endormi ». Un autre, le « Cèdre Piquant » est appelé aussi « Grand Genévrier ». En effet, c’est un arbre qui peut dépasser les 15 mètres, à la différence des deux précédents qui se présentent en buissons ou en arbustes épais. Au pied des trois espèces peuvent se trouver des truffes. On trouvera parfois, et plus rarement le « Genebrie » (JUNIPERUS vulgaris).

 (1) Quelques observations pour cette grande famille des Genévriers (on compte 60 Cupressaceae), Le terme fruit ou baie est faux car ce sont des cônes dont les écailles en se soudant (2 ans) puis en murissant donnent cette impression. Ils ont tous des bois odorants mais sans canaux pour transporter la résine. Ils sont dioïques*, Le plant mâle porte la fleur, le femelle produira le cône comestible. Attention ceux à feuilles en écailles (comme le Phénicie d’ailleurs monoïque) donnent des fruits et des feuilles toxiques.

==> GRENADIER A FRUITS : (Punica granatum) 

          Son fruit rouge est comestible et se consomme frais, en boisson, en gélatine, en sorbet. Il était jadis considéré comme le symbole de la fertilité. Son écorce était utilisée pour le traitement du ver solitaire. Il fait partie des arbres à fruits exotiques, de fantaisie ou de curiosité, importés, plantés au XIX° siècle ainsi que l’ASIMINIER, LE BANANIER, l'EUGENIER, LE GOYAVIER, LE JUJUBIER

==> IMMORTELLE D’ITALIE : (Helichrysum italicum)

        Plein soleil, terre dure et caillouteuse, voilà une petite touffe dont le beau feuillage argentée, persistant, va s’orner de petites boules jaunes. On aimerait bien cueillir ces fleurs pour un bouquet car il serait « immortel ». Laissons-la pousser, stabiliser les sols, parfumer le maquis avec son odeur de curry. Facile à cultiver, pas besoin d’eau, la tige, les brins remplaceront le romarin. Ajoutés au dernier moment se sera parfait pour parfumer des sauces. (Ragoût de sanglier, potage, poisson). Séchée, on en tire de l « hélicryse », recherchée en aromathérapie pour soigner engelures, crevasses, arthrite où pour des infusions a valeur médicinales. Pourquoi en Provence est-elle baptisée fleur de « Saint Jean » ?  Il faut ne la cueillir ni trop tôt ni trop tard, dans la période de la fête de ce Saint Patron, sinon : "Voou mies la dessouta que de la laissa troou madura".

==> IRIS DE CRETE : (Iris ungulcularis)

          Iris d’Alger pour certains, en Provence on le désigne sous le nom de « l'Iris de Flourenco » car ses racines étaient utilisées à titre local en parfumerie et son extrait servait en shampooing. Sa fleur, d’un beau bleu, éclaire des endroits frais. Elle était recherchée par les moines pour être utilisée en pigment dans les enluminures. Un nom qui mélange le grec, « Iris » la déesse, l’arc en ciel et le latin « cristata » pour les 3 crêtes au centre des tépales.

           ==> LAURIER ROSE : (Nerium oleander) 

           A l’origine une plante indigène, elle est passée de l'état spontané, à l'usage décoratif et se découvre désormais en nombreuses variétés horticoles. Le miel de ses fleurs est toxique et utilisé à ce titre par les Romains. En effet, fleurs, feuilles contiennent de « l’oléandrine » (comme les digitales, les aconits) qui provoquent des troubles cardiaques potentiellement mortels. Rare et protégé, car menacé, le « Petit Laurier Rose » qui pousse dans les oueds de l’Estérel est remarquable car il y a trouvé son habitat le plus représentatif en France. (Cailloux, sols acides, soumis à des crues et des longues périodes de sécheresse). Une variété sauvage, qui souffre et sur laquelle veillent les responsables de Natura 2000 Esterel.   

==> LAURIER ROSE : (Nerium oleander)

           A l’origine une plante indigène, elle est passée de l'état spontané, à l'usage décoratif et se découvre désormais en nombreuses variétés horticoles. Le miel de ses fleurs est toxique et utilisé à ce titre par les Romains. En effet, fleurs, feuilles contiennent de « l’oléandrine » (comme les digitales, les aconits) qui provoquent des troubles cardiaques potentiellement mortels. Rare et protégé, car menacé, le « Petit Laurier Rose » qui pousse dans les oueds de l’Estérel est remarquable car il y a trouvé son habitat le plus représentatif en France. (Cailloux, sols acides, soumis à des crues et des longues périodes de sécheresse. Une variété sauvage qui souffre et sur laquelle veillent les responsables de Natura 2000 Esterel.  

==> LAVANDE STECHADE dite DES MAURES : (Lavandula stoechas)

           Son nom réel vient du grec « Stoechas » qui veut dire « aligné ». (C’était aussi le premier nom que les navigateurs ont donné aux îles d'Hyères car elles sont aussi alignées). Inféodée aux sols siliceux, son usage en parfumerie était connu par les Romains. Riche en camphre, elle sert à traiter les maladies respiratoires. Les apiculteurs la recherche toujours pour les qualités de son miel. Cette espèce n’est pas exploitée de nos jours car peu rentable par rapport aux lavandes qui prolifèrent sur les sols calcaires. Appelée aussi « Lavande Papillon » en raison de la forme des pétales sommitaux, elle ne peut être confondue avec la Lavande Fine (Lavandula vera) qui est la femelle de la Lavande Aspic (Lavandula spica) qui ont donné par pollinisation, puis clonages différentes variétés de Lavandin qui sont massivement exploités en Provence aux sols calcaires.

==> LUZERNE MARINE : (Medicago marina)

         La « Minette dorée des plages » est une plante nettement halophile* car elle se débrouille pour pousser, en rampant dans les sables des bords de mer. Usage moderne pour fixer les dunes, dans le passé il lui était attribué des propriétés miraculeuses. C'est pourquoi « l'Eerbo dou Pardoun » était l'objet d'un véritable pèlerinage en mai aux îles de Lérins lors de sa floraison (jaune pâle). Le fruit en spirale est facilement reconnaissable.

==> MICOCOULIER DE PROVENCE : (Celtis australis)

           Plus fréquent dans l'Esterel, c'est un arbre ou un arbuste souvent planté en bord de chemins., car s’il « fait de l’ombre » il n’’aime pas » être à l’ombre ». Planté sur un sol humide même pauvre, il peut vivre plus de 500 ans. Ses fruits, bruns violets, à l'allure de cerises, sont délicieux. Son bois était très recherché pour fabriquer des outils, notamment les fourches mais aussi avec ses branches souples, des cannes à pêche, des fouets. Des racines on en tirait une teinture jaune.

==> MIMOSA ARGENTE : (Acacia dealbata)

           Avec son feuillage « argenté », Il est presque maintenant banal dans la Provence cristalline, son sol préféré. On oublie que parmi plus de 100 espèces « d'acacias », la grande majorité a été importée (pour l'essentiel d'Australie). Le Mimosa Argenté (couleur des feuilles) a connu un succès immédiat et fait l'objet d'une véritable culture dans le massif du Tanneron. Ses fleurs d’un jaune vif, d'un parfum suave sont aussi demandées en parfumerie. Sachant que ces fleurs deviennent fruits, en confiserie, ces petites boules sont enrobées de sucre. Mellifères, les fleurs sont appréciées par les abeilles à la sortie de l'Hiver.  Comme arbre d'ornement, c'est le « mimosa résineux » qui a la préférence car il fleurit les quatre saisons (d'où son nom de commun). On parle d’acacia en botanique et de mimosa en langage courant.  Malheureusement il est très invasif car il se multiplie de 3 manières (par les racines, les graines et quand on le coupe – pour l’éradiquer il faut « l’éplucher »). Comme il ne partage pas son sol, qu’il est gourmand en eau, c’est en conséquence une catastrophe pour la flore des maquis. De plus les mimosas « brûlent » en produisant une sorte de gaz très inflammable. Le site, dont le nom est faussement interprété, « le Bombardier », géré par Natura 2000 Estérel est une zone témoin, alors que tout proche, le vallon qui précède le parking de la « Louve » illustre parfaitement les dégâts causés par l’envahissement de cet arbre trop décoratif.

==> MURIER BLANC : (Morus alba).

            Dit aussi « Mûrier commun » vient certes de Chine et il a été introduit en France dès le Moyen Age. Il était réputé pour l'ombrage qu'il fournit, l’emploi de son bois pour la fabrication des tonneaux et la nourriture que ses feuilles d'automne procuraient aux moutons et chèvres. Mais c’est en raison d’un autre fait historique qu’il va acquérir sa renommée à la fin du XV° siècle et son expansion au XVII° siècle. C’est grâce au papillon BOMBYX mori qui pond des œufs, bientôt chenilles, que va se développer tout un artisanat dans les Cévennes et en Provence. C’est l’élevage au printemps dans les « magnaneries » des « vers à soie » qu’ils faut nourrir des « premières feuilles » récoltées sur cet arbre, après la rosée. Elles sont nécessaires à « l'éducation » du ver. En 1920, on comptait près de 8000 « éducateurs » dans le Var, avec une très forte implantation dans le golfe de Saint Tropez. Ceux-ci étaient plus spécialisés en vue du grainage. A "la montée à la bruyère", 36 jours après l'éclosion, après 4 mutation, le ver à soie est 40 fois plus fort et pèse 10.000 fois plus. « L’Educateur » cède la place à « l’Eleveur ». A ce stade, la chenille ne se nourrit plus, elle veut monter et se fixer. Il faut lui fabriquer « une cabane » faite de branchettes de la bruyère arborescente dont les massifs sont riches. Durant « l’encabanage », le ver va tisser son cocon avec une « bave » produite par ses glandes. Des fils qui constituent cette « bave » on fabriquera un précieux tissu : La Soie...…

==> MURIER NOIR : (Morus nera),

            Comme son parent il est monoïque* et son tronc et ses branches seront utilisables de la même manière. Ce sont ses fruits sans pédoncules, qui sont récoltés à la fin de l’été lorsqu’ils sont violets, noirs, d’où son nom. Comestibles à maturité, d’un goût sucré, ils sont agréables à consommer, alors que juste avant sa complète maturité, on en retirait un sirop rafraichissant, pouvant soigner les maux de gorges. Mieux, le jus obtenu des fruits encore verts, était un astringent* pour traiter les diarrhées. En tisane, les feuilles aident les diabétiques et une décoction d’écorces est recommandée comme purgatif*. Ce n’est pas le cas du fruit du Mûrier blanc, qui se reconnait à son long pédoncule et qui est déjà mûr au printemps. Fade il est peu consommé. Autre différence, il tire son nom de ses bourgeons qui sont blancs, alors que le fruit devient aussi violet puis noir.

==> MUSCARI A TOUPET : (Muscari comosum)

          Il est dit aussi « ail à toupet ». Il faut faire bouiller ce petit « poireau roux » dans de l'eau vinaigrée, pour lui ôter son amertume. Diététique, servit en hors d'œuvre, en garniture, il a de plus une action apéritive et diurétique. Son petit bulbe amer est condiment pour les viandes. Bien que sans odeur, son nom a pour origine son lien de famille avec le MUSCARI musqué (MUSCARI moschatum) à fragrance de musc.     

==> MYRTE COMMUN : (Myrtus communis)

          Un sol bien acide, du soleil, il nous enchante, car il nous offre en période sèches (juillet aout, septembre) des branches parées de nombreuses fleurs blanches parfumées. Tressées en couronne fleurie, c’est toujours un symbole d'amour et de paix. Grives et merles font des festins en Décembre de ses fruits bleus. De ces baies astringentes de « l’Erba-daou-lagui » qui rafraîchissent la bouche, le paysan en tirait liqueur et vin apéritif. Les feuilles toujours vertes, les fleurs, l'écorce étaient distillées et servaient à la fabrication d'une huile essentielle « l'eau d'ange » une spécialité de Fréjus (soins des bronches). Moins connu est l'usage de ses branchettes par les pécheurs et les vanniers (comme cela se faisait aussi pour celles de l’Olivier). Comme elles supportent très bien l'immersion, elles étaient tressées pour fabriquer paniers et nasses à poissons. Son bois, gris rougeâtre, fournissait la marqueterie mais aussi s’agissant d’un bon combustible, il était employé dans les charbonnières. A défaut d’encens, on brulait ses tiges dans les cérémonies et de même, à table, les baies remplaçaient le poivre.

==> NEFLIER DU JAPON : (Eriobotryra Japonica)

          On devrait écrire venu « du sud de l’Himalaya chinois » car c’est la traduction de son appellation chinoise qui fait qu’on le désigne aussi comme le « BIBASSIER » et son fruit la « bidasse ». C’est un arbre rustique aux fruits jaunes, dorés juteux et sucrés qui demande peu de soins. Il a été introduit du Japon au courant du XVII° siècle car, résistant, toujours vert, il possédait une valeur ornementale certaine. A l’usage, on va faire une tisane fruitée de ses feuilles, torréfier ses grains à défaut de ceux du café. Ses fleurs, « en grappes de laine » traduction du grec « Eriobotryra », sont riches en polyphénols antioxydants. Le bois est facile à travailler : Instruments de musique, menuiserie décorative, manches d’outils.

==> NOISETIER Européen ou COUDRIER : (Corylus avellana)

          Ne cherchez plus l’origine du nom de votre quartier. « L'Avellan », était si répandu dans certains endroits de nos massifs qu'il leur a donné son nom. Le chasseur cueilleur de la Préhistoire faisait déjà grande consommation de ses fruits. Les noisettes, rondes, fraîches mais surtout séchées sont toujours appréciées (y compris par les écureuils). Elles participaient à la fabrication du nougat local. Son huile, abondante, est surtout produite pour les cosmétiques et les parfums. Les branches sont largement utilisées comme par exemple en vannerie, car flexibles et résistantes. Chatons, feuilles, écorces, tout est bon grâce à de nombreuses propriétés. Depuis les soins de la peau, des varices, des plaies ou en combattant les fièvres, l’obésité, il suffisait suivant le traitement de faire macérer ou infuser le produit. Pour les chanceux, ils pourront trouver des truffes à son pied quant aux druides des Celtes, le noisetier est propice à la divination, la prophétie.

==> NOYER Commun : (Juglans regia) 

          Apporté par les Grecs, il a pratiquement disparu de la région, alors que pourtant !! Ne craignant pas le froid, c'est pour d’abord pour l'huile de ses noix (qui est aussi un vermifuge) qu'il était planté dans les bastides isolées. C’est pourquoi son nom reste attaché en particulier à des « lieux dits » dans les Maures. Mais bien d’autres usages, d’abord dégusté lors des veillées d’hiver, son fruit (protégé par une coque), travailler son bois pour façonner des sabots, des meubles. Fabriquer colorant, teinture ou encre avec le jus de l’écorce verte (le brou) de la noix. Les décoctions de feuilles étaient censées soigner la tuberculose.

==> OIGNON Sauvage : (Allium cepa)

        La « Cébette » des Provençaux, fraiche et verte avec son petit oignon est souvent consommée crue seule ou avec fromage ou fèves. Cuite, elle est aimée en cuisine pour ses qualités aromatisantes. Si elle a un effet calorique elle est aussi antiseptique, diurétique, et régule les fonctions intestinales. 

==> OLIVIER Commun : (Olea europaea)

       Il faut plus d’un livre pour décrire les bienfaits de ses fruits : les "Olives" et de l'huile qui en est extraite. Elle est incontournable dans la cuisine Provençale.  Son usage médical « …. S’étend de l'estomac au cerveau, en passant par le foie, les intestins, le sang, le cœur, les vaisseaux et le squelette… ». On lui découvre encore de nouvelles vertus. Onguent, baume, mais c'est aussi l'élément essentiel pour faire le savon, le plus sain, le moins cher, le plus naturel et le plus dégradable. Une première pression qui ne se fait pas n’importe comment, tout doucement (à froid), puis une deuxième : la "recense" pour produire l’huile à consommer. Des restes, par cuisson, on extrait enfin l'huile « d'Infern ». Celle-ci étant impropre à la consommation était utilisée en huile lampante pour l'éclairage mais aussi pour l'industrie ou pour améliorer les textiles. Quant aux "grignons" qui sont les restes de la pulpe, ils sont encore employés en nourriture pour les animaux ou comme engrais, voire en combustible. L'olivier possède un bois quasi-indestructible très prisé en statutaire. Bien que préférant les terrains calcaires, l'oléiculture existait modestement pour l'usage personnel dans les trois massifs jusqu'aux derniers gels (1956). L’ornementation, l'écologie, mais aussi le goût nous ramène cet arbre qui fait partie intégrante du paysage et de la civilisation méditerranéenne.  Un arbre sacré, porteur de symboles comme la paix, la clémence divine, la pureté, l’espérance. Venu d’Asie Mineure, il nous a été apporté par les Grecs pour qui il représentait l’immortalité et la sagesse. Comme Il peut vivre mille ans, la loi autorise qu’il soit « emporté » « conservé » par son propriétaire après la vente de sa propriété. On le trouve à l’état sauvage et cette variété est désignée sous le nom « d’Oléastre ».

==> ORIGAN Commun : (Origanum vulgare)

          Son usage culinaire en fait un bel accompagnement des « pizzas » et des viandes. C'est aussi une plante aromatique, dont l'essence parfume shampooings et savons. Ces propriétés en avaient fait un symbole protecteur et même avec quelques feuilles, on pouvait obtenir l’’amour.  Plus naturel, l’usage reconnu comme antiseptique et antispasmodique. Ses petites fleurs roses en grappes, ses tiges carrées et ses feuilles doivent être cueillies en juillet.

==> ORME CHAMPETRE : (Ulmus minor)

          Vaste famille dont trois espèces poussaient déjà en Europe sous les Romains :  A côté du Champêtre, le Glabra (des Montagnes) et le Laevis (le Diffus). Cette espèce arbre a failli disparaitre du fait de la maladie dite « graphiose ». Dans les régions à sol calcaires, il était planté pour la qualité de son bois qui lui valait nombre d’emplois depuis la fabrication d’un arc à la construction de pièces de bateaux. Les fruits jeunes sont comestibles et les feuilles nourrissaient le bétail. Dans nos massifs, bien que n’aimant pas les sols acides, c’est pour son symbolisme, sa longévité (plus de 500 ans) qu’il était planté, devant les églises, sur les placettes. Quelle ville, village, de notre région n’a pas sa place de l’Orme (de l’Ormeau). Le but, marquer un grand événement, une date (Passage d’une personnalité Royale * Arbre de la liberté* de la Revolution *…) tout en fournissant de l’ombre pour les rendez-vous, les jugements publics ou tout simplement, se retrouver, un moment le soir, au frais avec des ami(e)s.

==> OSMONDE ROYALE : (Osmuda regalis)

       Désormais cette fougère est une espèce protégée. Elle agrémente joliment les fonds humides. Les racines broyées soignaient les blessures ou bien d’autres maux. (Car astringentes, toniques, diurétiques). C’est une plante protégée qui profite au maximum des sols acides humides. Elle est dédiée au patron des voyageurs, Saint Christophe. Jadis, pour rapporter quelques pièces, c’étaient les enfants de familles pauvres qui étaient chargés du ramassage des fougères. Elles permettaient de confectionner les litières des moutons et des vaches car elles sont antiputrides*. Séchées, on en garnissait les matelas. Ces enfants ramassaient également pour le feu du boulanger des aiguilles de pommes de pins, des fagots de bruyère. Ils cueillaient, champignons, châtaignes parfois les glands de chênes (pour se nourrir où pour la vente).

 

==> PALMIER NAIN : (Chamaerops Humilis)

           C'est LE palmier indigène qui se développait volontiers sur les sols acides des maquis et aussi parce qu’il est thermophile*. Très décoratif, il se retrouve désormais dans presque tous les jardins du littoral.

==> PHALANGERE à FLEURS de LIS : (Anthericum liliago)

           Encore une plante protégée, pas très haute, avec de belles petites fleurs blanches qui ressemblent à celles du lys, ponctuées d’étamines jaunes. Elle fait penser à une sorte « d’Asphodèle » l’Anthericos des Grecs, une liliacée également. Cette herbacée à tubercule, très élégante, permet de soigner les piqûres (guêpes, scorpions et autres).

==> PIN D’ALEP : (Pinus halepensis)

         Souvent appelé le « Pin Blanc de Provence », voilà un arbre que l’on retrouve déjà il y a 11.000 ans. Parce que très bien adapté à la sécheresse et aux sols pauvres. Il est qualifié de « pionnier » car il est un des premiers à se réinstaller après un incendie. Un comble, puisqu’il brûle « bien ». Le paradoxe provient de ce que ses cônes « femelles » à qui il faut trois ans pour « murir », ne vont libérer les graines uniquement soit en cas de forte sécheresse, soit lors d’incendie. A part les écureuils dont c’est un des mets préférés, il faut beaucoup de chaleur pour que les écailles de se « décollent » s’ouvrent et libèrent les graines. Etant le plus abondant des pins en Provence, son bois dur, était très utilisé. (Charpente, bateaux, mines). Sa résine, moins abondante était cependant utilisée localement. De même les extraits de son écorce, riche en tanin, broyée et bouillie, prolongeaient la vie des filets des pêcheurs.

==> PIN MARITIME MESOGEEN : (Pinus pinaster)

          Nettement plus riche en résine, son exploitation va donner naissance à bien des noms : La « Péguière » un nom pour un lieu, un quartier ou votre plage préférée, était l’endroit où les bûchettes de ce résineux étaient placées dans une "pégoulière", un four fait de grosses pierres. Une opération pour en extraire un goudron noir : la "pégue". Dès l'antiquité on fait une énorme consommation de ce produit pour étanchéifier les bateaux en bois. Les Romains utilisaient déjà cette méthode de production. Les 3 massifs (proches des arsenaux de Fréjus puis de Toulon) étaient réputés pour être de bons producteurs. Cette industrie disparaîtra avec la généralisation du fer pour la construction des coques. Les braconniers connaissent bien cette « colle » pour attraper grives et merles. la poix était aussi utilisée pour les cuirs en cordonnerie, pour les cordages. C’était également une redoutable arme de guerre que l’on enflammait et projetait sur ses ennemis c’était « Le feu grégeois ». Le Pin dit « Mesogèen » pour le distinguer du Pin « des Landes » a été massivement introduit et exploité dans l'Esterel. En effet, il y a moins de 200 ans, l’exportation de son bois s’était fortement développée pour la construction ou pour fournir les poteaux utilisés dans les mines. Par distillation, la résine très pure, quand elle est récoltée par gemmage* devient « l’essence de térébenthine ».  Un fixateur de parfums, de vernis, un antiseptique et un nettoyant.

==> PIN PARASOL : (Pinus pinea)

           Décorateur et indissociable de nos paysages, facilement reconnaissable par la forme qui lui donne son nom « Lou Pin Pignoun » forme encore de beaux peuplements à proximité des rivages. C’est un arbre fragile qui est une des grandes victimes de l'urbanisation et des incendies. Si ses graines, les "Pignons" produisent une huile grasse, au goût agréable c’est en en pâtisserie qu’elles ont acquises une réputation non usurpée. Une spécialité de nougat était très appréciée par les « riches » hivernants de la Belle Epoque. On les redécouvre à travers les salades et autres plats « modernes ». Son tronc permet de belles charpentes. Sa forme est un symbole de protection, d’abris, mais aussi de la côte d’Azur. On le retrouve sur des peintures célèbres (Louis Valtat), mais aussi en littérature (Jean Aicard) et dès les premières cartes postales. Pour sourire, cité par Mr Giraud d’Agay, le jet de pierres par les spectateurs Romains pendant les combats de gladiateurs étant interdit, seuls seront autorisés les jets de pommes, par analogie, furent utilisées des pommes … de pins. Un jurisconsulte, confirma ce droit.

==> PISTACHIER LENTISQUE : (Pistacia lentiscus)

          Ses petits fruits, en grappes serrées, d’abord blancs se colorent en rose et quand ils sont mûrs du rouge au noir.  Il est très abondant dans le maquis, ses feuilles toujours vertes l’été, donnent un colorant jaune. Elles contiennent près de 11% de tanin et étaient très employées. Sur ces feuilles, les « galles » provoquées par la piqûre d'un insecte sont utilisées pour leurs propriétés astringentes. Son bois dur, parce qu’il est rosé, sert en menuiserie et en ébénisterie. Mais il est avant tout le roi des combustibles (les pompiers le savent bien, hélas !) et se transformait en un charbon de qualité. Les rejets de sa souche conviennent à la vannerie. L'huile des amandes (comestibles) sert à table, à l'éclairage et parfois à fabriquer du savon. C'était aussi un remède pour soigner les maux de dents, la goutte, les rhumatismes… et aussi pour fabriquer de la colle, des pansements et comme mâcher sa résine parfume la bouche, voici l’ancêtre du…. Chewing-gum.

==> PISTACHIER TEREBINTHE : (Pistacia terebinthus)

          Il est superbement décoratif avec ses feuilles qui passent du vert au jaune et au final au rouge. Ses fruits sont nettement plus « séparés » que celui du « Lentisque ». L’odeur de la résine qui suinte depuis son écorce est récoltée sous forme d’une gomme sur l’île de KIOS. Elle va donner aussi une térébenthine, une oléorésine. Odorante, brulée comme encens, aux vertus antipoisons. Comme tous les pistachiers, il est dioïque, ses graines sont plutôt condiments, produisent une huile ou peuvent être grillées pour un ersatz de café (2éme guerre mondiale).

==> PISTACHIER VRAI : (Pistacia Vera)        

          Son amande a qui l’on prête des pouvoirs aphrodisiaques est recherchée en confiserie et pâtisserie.  Il fait partie des arbres dont la culture intensive a été développée à la fin du 19éme siècle pour le commerce des fruits, comme le PLAQUEMINIER (Kaki), le PERSEA GRATISSIMA (Avocatier). Pour sourire, en Provence, il vaut mieux se faire traiter de « Brave Pistachier » c'est-à-dire de coureur de jupons que de « Cougourdié » qui est un homme vain, ignorant, présomptueux et creux comme une courge, une cougourde.      

==> POSIDONIE : (Posidonia Oceanica)

          Elle a été dédiée au Dieu grec de la mer : Poséidon car elle vit jusqu’à moins 40 mètres, formant de riches prairies sous la surface de presque toute la Méditerranée Occidentale. Pourtant c’est bien une plante. Elle fleurit (c’est une « phanérogame marine » c'est-à-dire une plante à fleur sous-marine) et porte des fruits appelés comme de juste : Olives des Mer. Séchée, elle a été utilisée pour rembourrer les matelas ou emballer les objets fragiles. Sa forte teneur en sels de soude et en chaux l'a fait utiliser comme engrais mais surtout pour en extraire la soude. On la brûlait au bord des plages et il suffisait ensuite de lessiver ses cendres. Par réaction sur un corps gras comme l'huile d'olive, la soude était alors employée par de petites entreprises locales pour la fabrication d’un savon dur. C’est le procédé « marseillais » qui a été employé pour fabriquer le célèbre savon jusqu’en 1791, date de l'invention de la soude artificielle. (Alors que la potasse en usage dans le Nord produit un savon mou).

==> PSORALEE BITUMINEUSE : (Bituminaria bituminosa)

           Sympathique avec ses fleurs bleues rassemblées en groupe. Feuilles et tiges sont à l’origine de sa particularité. Il suffit de les chiffonner pour en dégager une forte odeur de goudron. On peut s’en servir comme un répulsif et on lui prêtait une vertu fébrifuge*.

==> ROBINIER faux-acacia: (Robinia pseudoacacia)

          Venu des Appalaches vers 1600, cet arbre bénéficie d’un bois très dur, quasi imputrescible. Pour cette qualité Il a souvent été planté le long des routes et des remblais des chemins de fer pour consolider les sols. De même on va l’utiliser pour fabriquer des barriques, des clôtures, de la menuiserie et aussi des arcs. Ses fleurs permettent de confectionner des beignets et des salades mais surtout elles sont très mellifères*. Par contre, pour se protéger des animaux, l’écorce et les jeunes feuilles leurs sont toxiques.

==> ROMARIN : (Rosmarinus officinalis).

           Voilà un arbrisseau qui préfère les collines calcaires mais il pousse aussi dans la Provence cristalline du fait de la proximité de la mer. Ceci explique son nom ancien « Rosmarinus » (rosée de mer). De sa fleur on retire une essence fluide, odorante dont l'usage en parfumerie est important. La plus célèbre est "l'eau de la Reine de Hongrie" mais elle intervient aussi dans les lotions pour les cheveux, l'eau de Cologne, le dentifrice. En médecine populaire ses extraits sont recommandés aux orateurs car le romarin est stimulant, antiseptique, cicatrisant et à forte action sur le foie et la vésicule. Sa floraison quasi-perpétuelle en ont fait le symbole de la constance de l'amour. Mellifère, il était aussi planté près des maisons pour son usage constant en cuisine. Vin de Romarin, compresses, teinture, une plante aromatique dont on se sert toujours pour agrémenter les salades, les marinades et les viandes où le célèbre « Tian » ce composé de légumes provençal.

==> ROSEAU A QUENOUILLE : (Arundo donax)

          Plantée en haie ou coupée, cette herbe, la plus grande graminée d'Europe protège d'abord du vent. Il a été exploité dans les "canniers". Parmi de multiples usages, les "cannisses", (les Cannes de Provence) entrent toujours dans la construction par exemple pour « tenir » le plâtre où comme coffrage perdu lors de la réalisation de piscines. De même on l’utilise dans le transport, l'emballage, pour confectionner les paniers de cueillette et d'expédition des fleurs coupées. L'artisanat d'art en retire un élément inimitable, "les anches" des instruments à vent, une spécialité mondiale produite à Cogolin.

==> RUTACEES : (Famille des Citrus)

          Cette grande famille d'arbres importés dés XI° siècle, comprend les différentes espèces du genre « citrus ». Parmi eux, le Bigaradier (qui est un Oranger amer), le Cédratier, le Mandarinier. De même le Citronnier, l'Oranger doux, qui ont été cultivés au siècle dernier pour le commerce des agrumes dans les plaines d'Hyères, de Saint Tropez et de Fréjus. Les fleurs étaient également distillées à Grasse pour la parfumerie. La concurrence les a relégués comme plantes d'ornements.  

==> SAFRAN famille des EPICES : (Crocus sativus)

           9 espèces sauvages poussent en région méditerranéenne comme par exemple le Crocus corsicus qui n’existe qu’en Corse. Mais que seraient la « bouillabaisse » et la « bourride » sans le Crocus sativus, une fleur obtenue uniquement par culture. Qualifié « d’or rouge », couleur de ses 3 stigmates, qui séchés deviendront l’épice la plus chère au monde. Pourquoi ? Il faut environ 4000 stigmates pour faire 30 grammes de cette épice. De plus, toute la récolte et la préparation se font à la main.  Elle était connue depuis l'antiquité, non pas pour sa couleur mais bien pour son pouvoir aromatique et aussi pour son pouvoir apaisant. Néron en fit répandre dans les rues de Rome lorsqu'il accéda au pouvoir.

==> SALICORNE D’EUROPE : (Salicornia europaea)

          C’est l’habitant des « sansouïres », des « enganes », ces étendues salées ou saumâtres du littoral. Jeune, naturellement salée, cette plante se mange en salade ou macérée dans le vinaigre, comme condiment.  Plante à soude naturelle, ses cendres étaient également très utilisées dans les petites savonneries locales ou plus technique pour produire du verre.

==> SALSEPAREILLE D’EUROPE : (Smilax aspera)

          Cette nourriture devenue mythique grâce aux « Schtroumpfs » est considérée comme étant toxique et pourtant ! Ses très jeunes pousses peuvent se consommer comme des asperges. Par infusion de ses fleurs dans de l'alcool, on obtenait une liqueur parfumée. Également utilisée en Médecine Traditionnelle sa racine stimule les défenses de l'organisme en particulier pour les maladies de la peau, les rhumatismes. Les études récentes révèlent la présence de « stéroïdes » et donc des applications hormonales. Véritable « barbelé naturel » les fruits de cette « liane vivace » sont très caractéristiques. Rouges foncés en décembre, c’était une confiture de « pauvres ».

==> SALSIFIS à FEUILLES DE POIREAU : (Tragopogon porrifolius)

          Cultivée, « la Chicorée de Racine » bien qu’amère est aromatique.  Assaisonnée à l'huile d'olive et au citron, bouillie ou passée à la poêle, c'est un plat agréable l'hiver.

==> SARRIETTE DES JARDINS : (Satureja hortensis)

          Le poivre d'âne, le « Pébre d'ai » parfume les fromages des brebis, mais aussi la « chartreuse » des moines qui la cueillent dans les bois de chênes verts. Même si elle préfère les sols calcaires, elle était partout cultivée car recherchée pour ses vertus toniques et aphrodisiaques. Ce qui est certain c’est qu’elle a de nombreuses vertus médicinales (digestive, antiseptique). Sa parente sauvage, la Sarriette Vivace, la (Satureja montana), possède des propriétés identiques.

 

==> SAUGE OFFICINALE : (Salvia officinalis)

        Une dizaine d’espèces en Europe, comme la justement nommée : la Sauge des Prés (qui pousse sur les sols calcaires) mais c’est la cultivée en Provence qui était  « l'erbo dou tai ». Infusée ou bien en liqueur, c’est une boisson stimulante, antispasmodique, cholérétique*. Relaxante, elle est réputée pour agir sur les glandes sudoripares car elle est antihydratique*. Depuis l'antiquité utiliser la "Salvia" (salut) c'est prolonger la vie et dans le midi "qui a de la sauge dans son jardin n'a pas besoin de voir le médecin ". Un bouillon d’ail et de sauge, avec du vin chaud pour se réchauffer les membres ou le soir en tisane pour un bon sommeil : Que des bienfaits ! Mais attention, avec seulement 2 cuillérées à café de son huile essentielle (fleurs et feuilles) voilà une potion mortelle.  En Provence, recevoir un brin de sauge d’une jeune fille signifie que l’on n’est pas « toléré » …. Car dur à digérer !  

==> SAULE BLANC : (Salix alba)

         Avec son compagnon, le Peuplier Blanc (Populus alba), ils forment ce que l’on désigne sous le terme de « corridor ». Les alignements le long du lit du Reyran en sont le plus bel exemple Sol sableux, présence d’eau (constante ou en nappe peu profonde) vont rendre propice la pousse de ces espèces. Leurs présences stabilisent les berges et limitent les crues et fournit un habitat recherché (plantes, insectes, animaux). L'écorce du saule contient du tanin, mais surtout en décoction, des effets, connues depuis l’antiquité, identiques à l’aspirine. Pour son bois dur il était recherché en menuiserie et permettait en particulier de réaliser les manches d'outils.

==> SILYBE de MARIE : (Silybum marianum)

           Les graines mûres du « Chardon Marie », le « Cardoun de Mario » contiennent de la « silymarine » qui est bénéfique pour le foie (hépatites, cirrhoses), la vésicule biliaire (calculs). C'est aussi une substance hémostatique conseillée en cas de saignements de nez fréquents et de règles abondantes. Bien des vertus reconnues la aussi depuis l’antiquité, pour ce chardon, y compris culinaires. Bien adapté à un sol sec, chaud et acide, il était surnommé « artichaut sauvage », car tout se mange ! Quant au nom, la légende relate que c’est, cachée derrière un bosquet de cette plante, que « Marie » donnait le sein à « l’Enfant Jésus ».

==> SORBIER DES OISELEURS : (Sorbus aucuparia)

          Quasi domestique, il préfère les fonds de vallons, les ubacs. Superbe avec ses fleurs blanches puis à l’automne quand ses feuilles rougissent, ce n’est pas sans raisons qu’il a été aussi surnommé « Sorbier des Oiseaux ». Grives et autres volatiles se font des festins de ses petites poires jaunes. Son parent, l’ALISIER blanc « Sorbus aria » doit son appellation au duvet blanc du dessous de ses feuilles, mais qui elles, jaunissent. Les « Alises » ses fruits rouges sont naturellement appréciés de la gente ailée, les fleurs par les abeilles. Le bois dur et résistant était utilisé en menuiserie et pour les manches d’outils. Il aime les sols pauvres, acides des massifs cristallins.

==> SUMAC FUSTET : (Cotinus coggygria)

          Que serait l’Estérel sans les superbes feuilles rouges à l'Automne surmontées de boules blanches de l’arbre bien nommé « à perruque ». On le trouve couramment dans ce massif bien qu’il préfère le calcaire. Il a un suc vénéneux qui tiré de son bois « jaune » était utilisé pour teindre les tissus. L'écorce et les feuilles sont très riches en tanin. Si en décoction on s’en servait exceptionnellement pour les gargarismes, c’était surtout une plante prisée pour le tannage du cuir.

==> TAMARIX TRES RAMIFIE : (Tamarix ramosissima)

       Vert pâle avec ses petites fleurs roses, il est aussi devenu ornemental. C’est surtout un arbuste qui fixe les sols sableux et qui était planté pour assainir les lieux humides. En effet, il est très gourmand en eau et peut devenir envahissant. On le rencontre sur les sables de bord de plages, dans les milieux humides comme les Etangs de Villepey.  

==> TAMIER COMMUN : (Dioscorea communis)

         Appelée non sans raisons « l'herbe aux femmes battues », c’est une plante grimpante, vénéneuse, très désagréable pour la peau. Ses fruits rouges sont très toxiques d’où le surnom de « raisin du Diable ». Il n‘ y a que les très jeunes pousses cuites, que l’on peut en manger en salade, alors que son gros bulbe s’utilise pour les purges et en diurétique. Mais son principal usage était bien de soigner les engelures et les hématomes d’où son nom « local » et sa réputation. Son surnom, prononcé « répountchou » en Provence vient de la forme de sa feuille en pointe.

==> THYM VULGAIRE : (Thymus vulgaris)

        Si l'on parle de grillades, de salades sans oublier un digestif c’est bien naturellement cette plante vivace qui vient immédiatement à l'esprit. C’est de la « Farigoulo » que l’on parle car ses feuilles ont pratiquement toutes les vertus d'aphrodisiaques à stomachiques. C'est pour cela que c’est un excellent accompagnement pour la cuisine. Non seulement il parfume le linge, mais en plus il en éloigne les mites car c'est un bactéricide*. En parfumerie son huile essentielle qui contient en particulier le « Thymol » entrait dans la composition des cosmétiques et autres poudres de riz. Accroché un 1er Mai, à la porte d'une jeune fille, c'était l'emblème de l'amour charnel. Une plante aux milles usages et vertus, utilisée déjà par les Egyptiens puis par bien d’autres civilisations pour ses usages et son fort symbolisme. Une plante qui est loin d’être « vulgaire » mais un terme que l’on doit traduire comme étant un élément dont « l’utilisation est incontournable et journalière ».

==> THYMELEE HIRSUTE : (Thymelaea hirsuta)

          Sous-arbrisseau de bord de mer, nommée aussi Passerine hérissée, ne se trouve en abondance que dans les régions siliceuses et se plait bien dans les rochers de bord de mer. Eviter absolument tous contacts car elle provoque de violentes inflammations. Seuls les pêcheurs savaient s’en servir, car ses fibres étaient renommées pour faire des cordages.

==> TILLEUL A PETITES FEUILLES : (Tilia cordata)

     Croissance rapide, grande longévité, Il est connu pour l'usage de ses fleurs séchées qui en infusions facilitent la digestion, réparent de la fatigue. Le savoir ancien des qualités pharmaceutiques est confirmé par la médecine moderne. Par exemple, elle utilise des décoctions de l'aubier dont l’action est indiscutable sur la vésicule, les reins, les migraines d'origine hépatique. Quant aux abeilles elles aiment butiner ses bourgeons et ses feuilles qui exsudent un "miellat" de qualité. Si son bois est bien séché, comme il est homogène et tendre, il était utilisé par les sculpteurs, pour fabriquer des jouets, des boites, des instruments de musique. Alimentaire, les jeunes feuilles en salade ou lorsqu’elles sont à maturité, séchées, pulvérisées on pouvait en fabriquer une espèce de farine, très nutritive. La graine du fruit se consomme crue ou grillée.    

==> VALERIANE ROUGE : (Centranthus ruber)

        Les graines de cette plante, définie aussi sous le nom de Centranthe Rouge, étaient spécialement employées pour les embaumements. Elle était dénommée « La Doucette Provençale » car de ses feuilles telle une « mâche » on en faisaient une salade à l'Automne, l'Hiver. Celle-ci était appréciée pour son apport en sels minéraux et en vitamines quand les légumes se faisaient rares.  En médecine moderne, sa racine Cryobroyée* permet de traiter, sans accoutumance, les problèmes de sommeil, d'anxiété, d'angoisse car elle est anticonvulsive, antiépileptique. Elle est régulièrement employée en phytothérapie pour accompagner une cure de désintoxication tabagique. Héliophile*, ses colonies en touffes hautes, vertes et rouges, poussent au milieu des débris de rhyolite, ses « clapiers » de l’Estérel, excellents fabricants d’eau par condensation. Elle fait partie des "'herbes aux chats" dont l’odeur affolent nos compagnons. A noter que l’endémique Germandrée Maritime (Teucrium marum) que l'on ne trouve que sur les îles d'Hyères (Massif des Maures), en raison de sa forte d’éther et de moutarde est aussi nommée « Germandrée des chats ».         

==> VIGNE DOMESTIQUE : nom générique famille des Vitacées

         Connue depuis la plus haute antiquité, mentionnée dans la Bible, introduite en Provence par les Romains, cultivée à Marseille, la liste des nombreux vins qu’elle ne produit rien que sur les terrains siliceux serait déjà longue. Aussi ne sera mentionné ici que l'usage en cuisine. Ainsi comme pourrait-on se passer du vinaigre de vin aromatisé aux herbes ou des feuilles de vigne farcies ou cuites autour des grives ? Crues, ces feuilles sont un excellent emballage pour conserver les fromages. Cryobroyée*, c'est un remarquable médicament pour la circulation sanguine. De même, le marc de raisin a diverses propriétés. Régulateur sanguin, intestinal il facilite pareillement la perte de poids car il favorise l'élimination des déchets et des graisses. Enfin rien ne remplacera le goût des grillades sur des sarments de vigne.

 

==> VIORNE TIN : (Viburnum Tinus)

          Où « Laurier Tin ». Il est connu maintenant pour ses fleurs, son effet décoratif, alors qu’autrefois ses fruits servaient à soigner l'hydropisie. De même c’était également un laxatif.

 

                                                                                            Christian CHABERT

           Il n’y a pas que le plaisir du goût, il y a aussi le plaisir de l’œil dans cette nature si riche des massifs Maures Esterel Tanneron (40% des espèces endémiques typiquement méditerranéennes poussent dans cet ensemble cristallin).

         Parmi les plantes qui ravissent d’autres sens, il y a l’Iris nain, les Jonquilles, les Callunes mauves, les Polygalas bleus, mais aussi diverses sortes de Serapias, (famille des orchidées) dont la belle Helléborine en soc Serapias vomeracea ou la Serapia neglecta qui décline ses violets... 

         Il ne faut pas oublier le très rare Ail de Sicile, « Nectaroscordum siculum » qui comme d’autres sont désormais plantes protégées.

 

        Marchons, courons, roulons, grimpons, mais en faisant attention où nous mettons les pieds.

BIBLIOGRAPHIE RAPIDE :

Guide de la Flore Méditerranéenne : Ingrid et Peter SCHÖNFELDER

Documents ONF

Documents NATURA 2000 – ESTEREL 


ANNEXE pour quelques termes

 

ANTIFONGIQUE : ou antimycosique : qui permet de traiter les mycoses

ANTIHYDRATIQUE : qui diminue la transpiration.

ANTIOXYDANT : qui permet de lutter contre l’oxydation

ANTIPUTRIDE : qui empêche le pourrissement.

ANTISEPTIQUE : qui lutte contre les infections

ANTISPASMODIQUE : qui combat les spasmes, les convulsions.

ASTRINGENT : qui resserre les tissus vivants, les peaux.

BACTERICIDE : qui détruit les bactéries

CARMINATIF : qui favorise l'expulsion des gaz digestifs.

CHOLERITIQUE : qui agit sur la bile et les intestins.

COAGULANT : qui transforme une substance organique liquide en une masse solide.

CRYOBROYE : qui est la méthode pour pulvériser de la partie active d'une plante séchée, que l'on broie, à froid, sous azote liquide (-196°).

DEPURATIF : qui favorise l'élimination des toxines.

DIAPHORETIQUE : qui active la transpiration (sudorifique).

DIOïQUE : qui est une plante unisexuée qui se divise en plants mâles et femelles, ces dernières seules portent les fruits.

DIURETIQUE : qui augmente la sécrétion urinaire.

DRASTIQUE : qui purge énergiquement (laxatif). 

DYSPEPTIQUE : qui a des troubles de la digestion (états nauséeux, aérophagie, flatulences).

EMBROCATION : Application d'un liquide huileux, calmant qui produit une action de chaleur.

EMETIQUE : qui provoque les vomissements (vomitif).

EMOLLIENT : qui amollit, relâche les tissus enflammés.

FEBRIFUGE : qui combat et guérit la fièvre.

GEMMAGE : qui permet la récolte de la résine par incision.

HALOPHILE : qui ne craint pas le sel 

HELIOPHILE : qui aime la lumière, le soleil

HEMOSTATIQUE : qui arrête les écoulements sanguins.

LAXATIF : qui permet de lutter contre la constipation

MELLIFERE : qui produit nectar et pollen en quantité et accessibles aux abeilles.

MONOïQUE : qui porte en même temps des fleurs mâles et femelles SUR LE MËME PIED.

PARASICTIDE : qui permet de combattre les parasites.

POLYPHENOL : qui va contenir des antioxydants.

PURGATIF : qui contient un anti parasite notamment intestinaux

PYROPHYTE : Qui caractérise des plantes dont la diffusion, la germination est favorisée par les incendies. Elles se régénèrent très vite, profitant des zones incendiées où la concurrence a disparue.

RUBEFIANT : qui produit une congestion passagère et locale de la peau (révulsifs, sinapismes).

SEMPERVIRENT : qui porte des feuilles vertes toute l’année

STERNUTATOIRE :  qui va provoquer des éternuements, des irritations.,

STOMACHIQUE : qui facilite la digestion gastrique

TRIOïQUES : qui porte des fleurs mâles, femelles et hermaphrodites sur des pieds séparés.

VESICANT : qui provoque des ampoules, draine et accumule les sérosités.

VOMITIF : qui provoque le vomissement.

 

 

Toutes ces plantes, arbrisseaux, arbres ont dû s’adapter aux sols acides, au climat doux l’hiver puis chaud et sec l’été : Pour cela le mode d’ordre

c’est l’adaptation par la maitrise De l’EVAPOTRANSPIRATION :

 * La Transpiration, c’est naturel, c’est un mécanisme automatique et biologique qui fait que la plante perd de l’eau.

* L’Evaporation c’est un événement physique mais qui a l’avantage « d’obliger » la sève à monter dans les vaisseaux de la plante. Problème plus on transpire plus on perd de l’eau or si nous sommes dans un climat méditerranéen, il faut justement ne pas trop « évapotranspirer ».

 * Les plantes vont s’adapter pour limiter les pertes. Par exemple les feuilles sont dures, vernies, poilues, transformées en épines, en aiguilles, en écailles ou prennent des formes elliptiques ou linéaires. Autre astuces, certaines s’entourent d’un nuage protecteur souvent odorant alors que d’autres, comme les orchidées passent l’été sous terre. Pour les arbres, d’autres procédés : L’écorce est différente, la sève ne circule plus l’été, les feuilles sont persistantes, ligneuses, ne changent pas tous les ans.

                                    Il y a certainement des plantes, des fleurs, des usages oubliés. Que ces quelques lignes permettent d’en conserver la mémoire ancienne…

LES PHOTOS SONT EN COURS de RAJOUT