BOTANIQUE :     

                                Une flore parfaitement adaptée au sol volcanique, à la pente , son orientation,  l'altitude, un climat chaud et sec influencé par la proximité de la mer Méditerranée

DES TRESORS CACHES

 

    A découvrir et à protéger absolument :

     Des plantes rares parfois uniques

 

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Quelques remarques pour expliquer une flore spécifique et adaptée (version 11/11/2022)

 

GEOLOGIE, HYDROLOGIE, CLIMATS      

 

                 Le Massif de l’Esterel, dont une partie est dans la mer bénéficie d’un environnement particulièrement propice à une diversité végétale, sur un terrain atypique fait de roches volcaniques dont la principale est si caractéristique par sa couleur rouge amarante, la Rhyolite.

Un Massif qui culmine à plus de 600 mètres, qui s’avance sur la mer, qui est bordé par deux golfes (Cannes et Fréjus st Raphaël) et qui se trouve séparé des hauts massifs calcaires par des zones en basse altitude.

                C’est donc un ensemble relativement isolé qui d’une part, s’il « s’allonge » de l’Est vers l’Ouest, a grossièrement chacune de ses deux faces parfaitement orientées vers le Sud et l’autre vers le Nord et d’autre part il présente des dénivelés accentués une petite distance depuis la mer. Tout cela favorise des zones de végétations différentes amplifiées par l’exposition principale de la pente parcourue.

                 Les pluies, tièdes, sont amenées par le "Levant" qui est   "un retour d’Est » venant du Golfe de Gènes alors que le régime général est influencé par des dépressions à l'Ouest. Il faut aussi compter sur le vent de "Lybie (?)", le "Lebech" ou "Labech » entraine les orages et les mers de tempêtes du Sud Ouest. Le “Mistral“ toujours violent, descend de la vallée du Rhône au Nord Ouest et perdra de sa force dans sa course à l'Est. Il est froid mais sec, dégageant le ciel de tous nuages, alors que la "Tramontane", venant directement du Nord, depuis les Alpes propose son froid humide avec un ciel d'altitude nuageux.

                 Les courants thermiques de Terre et de Mer sont baptisés respectivement de "Montagnère" et de "Ponant". Ce dernier suit la course du soleil et "tourne" d'Est en Ouest. Exceptionnellement le "Sirocco", vent chaud, arrivera du Sud, chargé de sables rouges du désert saharien, alors que "le Céruse" vient du Sud Est et "blanchira" la mer.

                Au final, une grande variété de facteurs, dans une région soumise à un bel ensoleillement, dont les sommets (Cap Roux, de l’Ours, Mont Vinaigre, Suvières) ou les grands plateaux (Roussivau, Perthus, St Martin) qui sont proches de la mer "arrêtent" les pluies et se comportent comme des châteaux d'eau. Les pentes qui bénéficient des "clapiers", ces grands éboulis de blocs de rhyolite si caractéristiques, "fabriquent" par condensation puis stockent pour restituer une eau de bonne qualité par des sources à leurs pieds. En l’absence d’une couverture végétale (forêts et sous-bois détruits suite à Incendie par exemple), l'essentiel des pluies massives, brutales n'est pas absorbé par les roches cristallines. Le ruissellement violent provoque alors une érosion des sols et une montée dangereuse du niveau des ruisseaux dont le régime est toujours intermittent.

 

LA FLORE      

    

               La flore de l’Esterel, partie de la Provence Cristalline avec les Maures garde deux caractéristiques principales :    

  • D’abord, elle se développe sur un sol à forte teneur de silice, donc d'être composées par des espèces "calcifuges" où "indifférentes", mais jamais "calcicoles"
  • Et ensuite d’avoir su totalement s'adapter au climat méditerranéen chaud et sec.

Ce qui va définir

     ==> Une constance d'espèces, à feuilles persistantes, qui peuvent durer de deux à plusieurs années et tomberont l'été, qui est le temps de repos. La chute de celles-ci se produit souvent l'été, et les troncs voient également leurs protections renforcées comme par exemple le Chêne Liège.

     ==> Une concentration de la floraison en saison "fraîche" particulièrement en Mars, Avril, Mai (Orchidées Serapia). Cette floraison pouvant se renouveler à la saison "humide", Octobre, Novembre (l’Ail à Trois Angles). Les plantes annuelles, germent, fleurissent rapidement. La strate herbacée est donc très pauvre en période "sèche".

     ==> Une production de familles qui passent sous terre la saison sèche, soit sous la forme de pousses, de bulbes (l’Iris), ou de tubercules (les Asphodèles) ou soit sous la forme de semences qui germent à l'Automne, l'Hiver (l’Origan).

     ==> Une extension vers des parties souterraines, qui vont chercher l'eau (chêne liège).

     ==> Un accroissement des possibilités de conservation de cette eau par l'augmentation de la concentration en sels minéraux (Agaves).

    ==> Une adaptation millénaire par la mise en œuvre de différents moyens pour réduire au maximum "l'évapotranspiration » qui s'effectue sur une plante, pour les neuf dixièmes, par les feuilles.  

           * Ainsi, les orifices microscopiques qui permettent ce phénomène "les stomates", sont localisés sur la face à l'abri du soleil (le Laurier Rose).

           * Les feuilles sont recouvertes d'un vernis brillant, coriace "la cuticule", d'un vert sombre qui empêche l'évaporation (le Chêne Vert). Cette cuticule parfois amène des feuilles « tordues », voire un feuillage fait d’épines à l'extrémité des nervures (le Smilax Apre).

           * La sécrétion d'une substance collante aura le même effet que la cuticule (le Ciste de Montpellier).

           * La production d'une essence aromatique permet pour d’autres plantes, d'entretenir une atmosphère personnelle humide par la formation d'un nuage odorant (le Romarin, la Lavande).

           * Pour retenir la rosée, certaines feuilles vont être couvertes de poils, ceux-ci seront souvent localisés sous la face inférieure (le Ciste Cotonneux).

           * L'adaptation à la sécheresse, va être telle que les feuilles vont être carrément réduites ou bien transformées en aiguilles (le Genévrier), en épines (le Genêt Scorpion) et c'est la tige qui en devenant verte, assume la fonction "chlorophyllienne».               

     En "transposant", on constate que ces adaptations climatiques ne sont pas sans rappeler celles utilisées par les plantes des montagnes, des zones désertiques qui doivent s’ajuster aux rythmes et conditions sévères de leurs univers. 

Au passage n’oublions pas les conséquences d’adaptation et même de disparition liées

       ==> Aux maladies, endémiques ou importées, dues aux champignons, aux insectes, à la pollution.

      ==> Aux activités de l’homme : l’exploitation de la forêt et son abandon qui comme le principal fléau, l’Incendie sont propices à l’installation du maquis et à l’érosion. Ne pas oublier les introductions d’espèces étrangères avec des résultats souvent malheureux. Invasives et inadaptées la présence de ces dernières est accidentelle comme la propagation du décoratif mimosa ou au contraire volontaire avec la plantation d’eucalyptus en vue d’un rapport économique rapide.   

 ZONES DE VEGETATION : 

                 Dans l’Esterel, on peut authentifier des zones de végétation diversifiées : Par la proximité du littoral, par l'altitude (de 0 à 618 mètres) et par l'exposition de la pente.

     En conséquence, Il s'y trouve, une grande variété d’espèces, de toutes tailles et qui se répartissent à l'intérieur de plusieurs étages de végétation.

     * Une strate arborescente : arbres adultes.

     * Une strate arbustive : arbustes et végétaux ligneux.

     * Une strate herbacée : dont les végétaux non ligneux.

     * Une strate muscinée : mousses, champignons, lichens.

              Mais il faut noter que, à côté d'une organisation classique suivant l’orientation, l'altitude, existent dans le Massif, des espaces très particuliers. Chacun va générer sa propre flore (et faune) qui ne peuvent se développer que dans un milieu très précis comme :

==> Des prairies humides : qui abritent en particulier des orchidées rares.

==> Des mares cupulaires : Sites remarquables et précieux, ces cuvettes souvent arrondies sont parfois communicantes. Elles se sont formées par l’érosion dans la dure roche volcanique créant des réservoirs provisoires qui se remplissent suite aux pluies.

==> Des étangs souvent temporaires : Riches eux aussi en flore, ils sont également précieux pour l’environnement immédiat qui bénéficie du micro climat engendré par la masse d’eau d’abord apparente puis souterraine s’il y a assèchement par l’évaporation. 

==> Des torrents, des ruisseaux : Dans le lit, sur les rebords s’épanouit une flore bien différente de celle du maquis. Elle est adaptée à un régime très variable. Généralement secs, ces collecteurs passent d’un débit brutal et élevé lors des orages méditerranéens, laissent subsister un temps court de petits ruisseaux. Des flaques résiduelles souvent de grande taille vont se maintenir sur les parties imperméables avant de laisser un lit complétement à sec, encombré de cailloux et de sables dues aux ravinements.

==> Plus généreux, quelques cours d’eau relativement approvisionnés à l’année, permettent la pousse sur les rives d’une végétation dite ripisylve : Aulne gélatineux, Osmonde Royale, Peuplier Blanc.

==> D’eau "salée" : A proximité de la mer, ce sont celles dites "halophiles". Elles ont besoin de sel pour vivre comme "la Saladelle, le Crithme Maritime" ou bien le rejetteront en "pleurant" par des glandes disposées dans les feuilles voici "le Tamaris, la Salicorne". D'autres "perdront" les poils épidermiques après y avoir concentrés ce sel, ainsi le "Buisson Blanc".    

     Si dans un inventaire que l’on peut établir, certaines caractéristiques de ses plantes sont mises en évidence (situations, usages, spécificités, il est bon de revenir sur une autre classification avec quelques exemples. 

  -   Les Endémiques Régionales (Maures, Esterel, Corse) car Spécifiques aux roches cristallines :

     "Le Chêne Liège, l'Arbousier, la Lavande Stoechade (dite Lavande des Maures ou lavande Papillon) "La Bruyère arborescente" sont des végétaux "Calcifuges". Des espèces parfaitement adaptées à un sol acide, et qui ne peuvent s'épanouir sur un sol calcaire.   

-   Les Indigènes :

     Ce sont des plantes "thermophiles" (qui aiment la chaleur) comme "le genêt à feuille de lin, l'Euphorbe Arborescente » mais aussi comme ces espèces, qui sont devenues des classiques des parcs et jardins comme " le Laurier Rose, Le Palmier Nain, Le Gattilier (poivrier sauvage)". 

-   Les Etrangères parfois invasives :

     Les Grecs ont apporté "Le Noyer, l'Olivier", les Romains «la Vigne" mais que dire du "Bougainvillier" ramené du Brésil en 1766, des "Eucalyptus d’Australie, des Mimosas" qui viennent soit d'Australie, soit du Mexique. Les "Agaves" proviennent quant à eux d’Amérique comme "le Figuier de Barbarie" et c’est d'Afrique du Sud qu’ont été apportés les "ficoïdes » (griffes de sorcières) comme sont arrivés en 1864 les "Palmiers des Canaries".  

    Don des Dieux, apporté par le vent depuis l’Ouest méditerranéen, la blanche « Barbe de Jupiter » (Anthyllis barba-jovis). Bien visible au Cap du Dramont, c’est une plante rare et fragile dont tout prélèvement dans la nature est interdit et voué à l'échec. 

 

***  USAGE DES PLANTES dans les Massifs des Maures , du Tanneron et de l'Estérel.

*** PHOTOS :  A regarder, à identifier , une sarabande d'images de fleurs, plantes et