MAISONS FORESTIERES                                                            de l'ESTEREL


Article mis à jour en septembre 2024

                  

              Des Maisons Forestières, des pistes et des sentiers, 

              Un Capital unique et irremplaçable.  

                  

        Construites pour des raisons économiques mais aussi pour pouvoir entretenir les forêts et les protéger contre les risques d’Incendie, un ensemble d'habitations et d'annexes, desservies par un reseau de pistes et de sentiers d'exploitation, va se construire au XVIIII° siècle dans le Massif de l'Estérel

                     

       les Trois Termes  au pied du superbe site des Suvières


                  Ingénieur des Eaux et Forêts, Auguste MUTERSE (1851 – 1892) (1), en charge de l’exploitation du Massif de l’Estérel va réaliser, mettre en place un patrimoine exceptionnel dans sa répartition raisonnée et ses qualités.

                 Cet organisateur a très vite compris les intérêts économiques pouvant être retirés de l’exploitation en particulier du chêne liège dans ce Massif qui lui ai confié. Il reprend une activité qui s’était développée dès le début du 19° siècle.

               Garde Général il dirige la construction d'un réseau de Maisons Forestières servant au logement des gardes et de leurs familles. Pour relier l’ensemble, faciliter l’exploitation de l’espace forestier c’est un maillage de pistes avec ses bornes indicatrices (siglées de l’Administration Forestière) qui est réalisé. La récolte, l'entretien se faisant logiquement du haut vers le bas, le réseau s’organise suivant deux ou trois étages de pistes qui suivent les courbes de niveaux, avec des accès le long des dorsales par des liaisons et un grand nombre de sentiers entretenus. (Une trame qui en fait aujourd’hui la richesse du site).       

Conscient des risques d’Incendies, il veille à faire ériger une tour de surveillance sur un des sommets du Mont Vinaigre (Actuellement il ne reste que la plateforme, la tour actuelle a été construite en 1955/1956). Pour communiquer, cette vigie bénéficie d’une invention récente, le télégraphe. Pour la petite histoire, en contrebas, s’organise un terrain pour jouer aux boules.             

                C’était il y a donc plus de 150 ans lors du grand développement de l’exploitation forestière : Liège des chênes, bois des pins pour les mines complétées par les activités annexes : Récolte de la résine, extraction de l’huile des cades, souches de bruyères pour les pipes et la marqueterie, branchages pour les balais et le chauffage, fabrication du charbon de bois. Toutes ces activités nécessitaient une main d’œuvre importante, et même l’emploi d’hommes « sans travail ». La nuit, ils veillaient à ce que les sangliers ne viennent pas déterrer les semis de glands ou de graines de pins.

        Avec déjà des accords pour participer au développement du Tourisme avec le Touring Club de France, c’est toute une politique d’exploitation raisonnée, d’entretiens et de reboisements, de protections contre les incendies. Cela nécessitait un encadrement de qualité qui devait vivre en permanence dans chaque « quartier ».

               C’est pour cette raison qu’ont été construites au cœur du Massif, DIX Maisons Forestières principales nécessairement autonomes du fait de l’isolement. Au principal, un bâtiment de deux étages où vivaient deux familles, celle du Forestier et celle du Cantonnier. Sous le toit, des citernes pour récupérer et stocker l’eau de pluie (sources et puits étant souvent insuffisants). Chauffage par des cheminées et éclairage à la bougie ou avec les lampes à carbure. Au dos, se trouvaient les écuries avec au-dessus les réserves de fourrage.

 Dans un bâtiment volontairement séparé, le four à pain surmonté de sa réserve à grains. D’autres annexes pour le stockage et l’entretien du matériel, comme la forge pour les outils et le ferrage des équidés. Pour compléter une bassecour et une porcherie. Devant, sur la pente au soleil, sont aménagés des murs en pierres sèches, des restanques, pour la culture de légumes, de vignes et d’arbres fruitiers. DEUX bâtiments de complément ont été également construits (des Cantonniers et du Porfait). 

              Si les Maisons vont prendre logiquement le NOM de l’endroit où elles sont édifiées, pour TROIS, il viendra de l’USAGE et pour UNE de l’Histoire avec H majuscule !

 

PETIT RAPPEL HISTORIQUE

                 Depuis le XIIIème siècle, les Rois ont compris la valeur et le rôle des forêts qui sont également un signe de prestige (Les Forêts Royales). Philippe IV en 1291 est le premier à établir une ordonnance et ses règlements.  

             Philippe VI encadre encore plus, par l’ordonnance de Brunoy (1346) les règles et définit des gestionnaires dans son article IV : « ... Les Maîtres des Forêts enquerront et visiteront toutes les forêts et bois qui y sont et feront les ventes qui y sont à faire, eu regard à ce que lesdites forêts et bois se puissent perpétuellement soutenir en bon état… »." 

               Colbert, le Grand administrateur de Louis XIV, va en 1669 ordonner l’inventaire, la réorganisation et l’exploitation des forêts. Mais le texte de référence c’est après la révolution, la promulgation en 1827 d’un document (avec un tableau des amendes !) dont certains articles sont toujours actuels.

               Ce sera le Code Forestier définissant une Administration et la création d’un corps de Forestiers. Exploiter la forêt c’est aussi l’entretenir certes mais à l’époque, bien des forêts étaient en mauvais état, surexploitées, et même disparues. Un des buts est bien de reconstituer le patrimoine et si possible d’en tirer des revenus pour l’Etat. (NB c’est seulement sous le Président Pompidou que sera créé en 1966 un établissement public : l’Office National des Forêts).

                 C’est donc une politique nationale qui s’est mise en place au milieu du 19éme siècle pour reconstituer les forêts, les protéger de trop nombreux incendies. Pour cela il faut implanter en France tout un réseau de Maisons Forestières. Elles seront d’un même modèle qui doit être « pratique » et permettre aux Gardes Forestiers d’être au cœur des massifs. Ils doivent pouvoir disposer d’habitations où ils peuvent vivre en famille même les locaux sont isolés et les relier. C’est dans ce cadre que A. MUTERSE va obtenir les crédits nécessaires pour la construction de pistes et de Maisons Forestières. S’ajoute qu’à cette époque, l’opinion publique désigne les Maures et l’Estérel comme « la région du feu ». Cette situation, un livre précurseur, celui de Ch. De RIBBE, sont à l’origine de la première loi (6/07/1870) pour lutter contre ces catastrophes. Elle énonce des solutions – toujours actuelles – " …. Légiférer pour interdire les feux, débroussailler les sous-bois, établir des coupe-feux et promouvoir des agents spécialisés, des sapeurs des forêts ..."    

 

 

 

 

INVENTAIRE d'un reseau 

          d' habitations et d'annexes tres bien reparti

 

 

Cartes et defintions réalisés

par E.A. MARTEL 

 

Source GALLICA Bibliothéque Nationale France

    Les Maisons Forestières de la Louve, des Trois Termes : 

                Toujours habitées par des Agents ONF, c’est celle de la Louve, porte d’entrée pour les balades des Fréjussiens. Un nom venu du provençal - loba- en référence aux loups ou bien de la racine -lup- un terme encore plus ancien qui désigne les hauteurs. Elle est effectivement blottie dans son vallon dominé de rochers.

               Où, plus loin, plus haut, isolée, au pied du magnifique sommet des Suvières, celle des Trois Termes qui justifie son patronyme parce qu’elle a été placée au point où se terminent les limites de 3 communes (et de 2 départements).

 

      Les Maisons Forestières des Cantonniers, du Porfait :                     

              Au bord d’une route vers « l’Italie » (1860), après une dure montée, une seule bâtisse plus petite, est perchée. Elle doit son nom à son usage, car elle ne servait qu’aux équipes chargés de l’entretien de ce qui était auparavant la « Route Royale ». (Vers 1715 sur ordre du Roi sont choisies des routes à tracer, à construire, à entretenir. Ce sera par un corps spécial, le « corps des Ponts, » qui en 1728, devient le « service des Ponts-et-Chaussées »). L’Administration Forestière ne fait que reprendre celle qui passe sous le Mont Vinaigre. Elle avait été préférée au détriment de celle, plus difficile à entretenir et surtout avec peu de sources, qui franchissait le Col de l’Evêque pour se poursuivre sur le bord de mer. 

              Le vague tracé hérité de la préhistoire, reliant différentes grottes, devient déjà à l’époque des Ligures un « chemin » d’échanges agricoles important et même stratégique. Le Castellas (un Oppidum comporte des habitations) du sommet de l’Auriasque sera conservé par les Romains pour surveiller la Via Aurelia. L’axe de circulation se développe avec les cavaliers, les moyens de transports et se transforme pour les pèlerins, les commerçants, les religieux…et les armées.

             Plus tard elle devient même route « touristique (!) » pour l’élite qui effectue son « Grand Tour » (2) ce qui ne manque pas d’intéresser les voleurs (3).   

       .      C’était aussi un logement temporaire pour les inspections. Elle accueille maintenant des familles de vacanciers de l’ONF.           

            Une construction plus simple, proche de la MF du Malpey, est souvent indiquée comme la « Cantine » du Porfait.  L’origine du nom – Port - confirme que nous sommes sur « un passage, un col ». Un endroit pratique, central pour y bâtir un local en dur pour permettre aux ouvriers de disposer d’un endroit pour les repas et parfois pour y loger. On peut encore suivre le petit canal qui l’alimentait en eau depuis une cascade, temporaire.

              Son annexe, disparue, était destinée à la préparation des pignons de pins, des glands de chêne liège et autres produits destinés aux semis, Il ne reste qu’une plateforme.

              La maison est maintenant utilisée et entretenue par une association de Chasseurs. 

 

La Maison Forestière du Roussivau :  

                Symbolique, dans un bel environnement naturel, proche des fouilles d’une villa romaine, elle a été utilisée un temps par des Associations. Son nom pourrait venir de la couleur rouge amarante des falaises de rhyolithe du Roussivau qui la domine, ou bien d’une forêt victime d’Incendies : - le val Roussi –

 

                 Actuellement c’est une réussite de reconversion mais aussi d’entretien de l’environnement, car elle est dorénavant utilisée par une bergère ou un berger.  Depuis ce lieu d’hivernage, pâture un troupeau de près de 200 moutons Mérinos. Comme jadis, la transhumance « inverse » s’organise avant l’été pour retrouver les alpages du Mercantour. Parking raisonnable et départ de balades moins fréquentées. Avec plus loin les barres du Perthus, celles du Roussivau qui sont des sites d’escalades fréquentées depuis plus de 50 ans. 

 

La Maison Forestière du Dramont : 

              Au pied du cap dont elle porte le nom, elle se situe dans un ensemble naturel de toute beauté, concentré du Massif. Proche du port du Poussaï, sa situation, son grand terrain font certainement l’envie des promoteurs. N'étant plus occupé, l'ensemble a été restitué au service des DOMAINES rattaché à la Direction Générale des Impôts .

 


    La Maison Forestière des Charretiers : 

              Située sur une baisse (un collet en provençal), elle ne pouvait que porter le nom de ses utilisateurs. Au centre du Massif, bien desservie par les pistes, elle était utilisée pour regrouper, gérer les moyens de transports, les charrettes et les conducteurs et leur offrir gite et couvert.

             Devenue inutile, elle offre le triste spectacle de ses pauvres restes en train de mourir.

            Ses derniers occupants, étaient pendant la deuxième guerre mondiale, les recrues des chantiers de jeunesse. Suite à l’armistice de 1940 le service militaire obligatoire étant supprimé, les jeunes sont désormais affectés pendant 6 mois à des travaux d’intérêts, souvent forestiers. Le groupement 15 basé à Agay, est baptisé « Estérel » et le 16 affecté près du Muy reçoit le nom de « Forêt du Rouet » 

 La Maison Forestière des Malavalettes : 

              Elle été abandonnée, en 1946, juste après avoir servi de refuge aux habitants d’Agay et de Camp Long qu’ils faillaient loger.

        D’une part les villas et bâtiments de ces quartiers avaient été réquisitionnés pour les officiers et soldats allemands, certaines zones interdites. D’autre part Il fallait mettre la population à l’abri des bombardements qui s’intensifiaient dans la perspective d’un débarquement. (Un des plus meurtrier pour la population -11/09/1943- visait le tout proche viaduc « stratégique » d’Antheor).

             Sa remise en état, comme pour celle des Charretiers, est à ce stade non réalisable. 

            La proposition actuelle est de laisser y prospérer les colonies de chauves-souris qui les ont adoptées. Des espèces protégées et surveillées par Natura 2000 Esterel : Le Murin de Bechstein, très rare et le Murin de Capaccini en voie de disparition. 

Pour compléter cet inventaire

                         Certains documents font état d’une maison aux Jausiers (???) et en limite du Massif, Il faudrait ajouter une construction plus récente, sur la commune du Muy au lieu-dit des Pradineaux. Elle est encore en bon état, nichée dans un bel emplacement boisé qui offre un grand espace pour les familles et les randonneurs.

                            Elle est dans l’attente de son futur ce n’est pas comme :


La Maison Forestière du Trayas :  « Une occasion manquée » 

          Très bien placée sur la mythique route de la Corniche d’Or, inaugurée en 1903 en 1901 sous l’impulsion du Touring Club de France, cette Maison Forestière surplombe la belle et intime Calanque du Maupas.

           Un nom prédestiné ?  En effet, alors que ce quartier de Saint Raphaël est en cours de classement, c’est un mauvais passage que doivent vivre ses habitants.

Mise en vente par enchères à l’automne 2021 par son propriétaire, l’Etat, elle a, depuis le printemps 2022 un nouveau propriétaire.

       Catastrophe, c’est un vaste chantier qui modifie totalement, transforme le bâtiment principal. L’ensemble de 1880 devient un cube de béton et rien ou pas grand-chose ne rappellera son premier usage.          


La Maison Forestière de Gratadis et ses annexes :  

 

      Voici ce qui était l’ensemble le plus grand de tous, car sa position centrale, facilement accessible sans gros dénivelés, était parfaite pour y installer le Poste de Commandement pour gérer l’ensemble du Massif. Plus tard, c’est pour ces mêmes raisons qu’il sera choisi comme « Boite de Secours Principale du Touring Club de France » (4).

   Les bâtiments ont été construits sur une hauteur rocheuse constituée de « Grés beige», en occitan – grata - pour éviter les inondations du torrent Agay qui coule à son pied.

        Au bâtiment d’habitation, s’ajoute un grand nombre d’annexes (stockage vivres et matériels, outillages).  Les bâtiments actuels sont globalement en état et disposent de vastes terrains dont un parfaitement plat, en partie aménagé en parking et lieu de pique-nique.

       Elle se situe sur le trajet le plus fréquenté par les locaux, avec son accès routier facile et proche, avec déjà en contre-bas un grand et beau terrain aménagé et prisé des Raphaëlois.   

      C’est l’espace naturel qui enregistre le plus grand nombre de visites, passages à l’année de l’Esterel. Il dessert l’oratoire de la Ste Baume, les ensembles du Cap Roux, du Pic de l’Ours, du Plateau d’Anthéor.

      Simple lieu de promenade déjà très prisée par Guy de Maupassant ou depuis le très proche parking du Col de Belle Barbe, l’accès à de nombreuses randonnées pédestres ou VTT. D’abord par le Mal Infernet vers le site du lac de l’Ecureuil - toujours dans l’attente d’une remise en état très demandée. 

         Actuellement le projet des services de l’ONF est de transformer cet ensemble pour pouvoir y recevoir ses colonies de vacances.

 

   La Maison Forestière de la Duchesse : « Une mémoire de L’Esterel »   

                Le nom de cette Maison Forestière est lié à la pose de la première pierre à la demande de Napoléon III, par la Duchesse de Vallombrosa, figure de la vie de la haute société cannoise dans les années 1860 (5).

                Bien que bien placée, dans un col entre les deux versants, au croisement de pistes et de sentiers agricoles, sa construction avait été jugée non nécessaire par l’Administration (emplacement éloigné et absence de budget) et le projet abandonné. Comment a été résolu le problème ? Pour la petite histoire c’est une bonne question ? Il fallait profiter d’une tournée d’inspection des travaux par le Supérieur Hiérarchique qui était aussi à l’origine de l’abandon de la réalisation.

          L’ingénieur A. MUTERSE profite de son origine Antiboise (et d’autres avantages comme ses relations comme gendre du Maire de Juan les Pins) pour faire préparer avec son Amie, la Duchesse, une grande réception dans ce bel endroit plein de qualités, plat et ombragé par des pins (le Plan Pinet). L’accueil a été réussi et le Supérieur convaincu, puisqu’il acceptera de revenir sur sa décision. 

        Une chance pour Nous ! L’histoire ne dit pas si la Duchesse a participé aux financements.  Vu sa situation isolée dans les profondeurs du Massif il fallait aux deux familles qui vivaient ici, la compagnie : "... d'un mulet, quatre chévres et deux cochons...". 

            Occupée par un garde de l’administration des Eaux et Forêts jusqu’en 1980, puis à titre personnel par François BALLESTRA et son épouse jusqu’en 1988, elle était restée encore en bon état, son éloignement l’ayant protégée des vandales qui ont sévit à la MF de la Malpey. Malheureusement faute d’entretiens, la toiture commençait à souffrir et son environnement était redevenu broussailles et détritus. Il y a 7 ans RENE dit l’Alsacien découvre cette déchéance et entame nettoyages et travaux !! Il crée même un petit musée qui remportera un vif succès et la Duchesse deviendra une halte ou un but incontournable ! Repris en gestion fin 2024 par les services de l'ONF, l'ensemble est désormais destiné à devenir un centre de vacances pour accueillir les familles et autres de cet Etablissement Public National.  


La Maison Forestière du Malpey et ses annexes : « Une porte de L’Esterel »               

       Justement bien blottie contre la colline qui la protège, elle doit son nom sans doute au col proche, peu agréable lorsque souffle le mistral.

     Un ensemble de bâtiments qui a aussi ses petites histoires. Ainsi, c’est l’agent des Eaux et Forêts en poste qui, lors du débarquement de Provence, en Aout 1944, a permis la capture par les Anglais des soldats Allemands qui gardaient le Mont Vinaigre. 

      Abandonnée dans les années 1970, elle a été victime d’actes de vandalismes répétées. Actuellement l’ensemble du gros œuvre est encore sain et le potentiel certain. Le nombre d’avantages, le site et sa fréquentation font que le choix d’une réhabilitation en 2017 pour en faire « une porte d’accueil de l’opération Grand Site de France » était évident.  

             La raison de l'arrêt du projet est liée à l'emplacement de la maison, située en zone PRIFF, ce qui a conduit Monsieur MASQUELIER Frédéric, Président du SIPME en 2022, à suspendre le projet.

             En effet la difficulté pour cet ensemble comme l’essentiel des MF de l’Estérel,  c'est que se situant en zone rouge Incendie, Ils ne peuvent, en l’état, fonctionner sous la forme d’un Etablissement Recevant du Public (ERP).

              Une solution existe cependant, à savoir le classement du site en ZAPEF. Déjà appliqué dans le Var, ces Zones d'Accueil du Public en Forêt, sont de belles alternatives pour recevoir du public dans des zones y compris lorsque les massifs sont fermés.

              Les bâtiments annexes sont entretenus et occupés par une Association de chasseurs.

              Le bâtiment principal et son annexe le four à pain, méritent une reprise.

 

PERSPECTIVES 2022/2024, le BENEVOLAT avec le Fond de Dotation ESTEREL PROJECT, - en partenariat avec l’ONF : Pour de premiers travaux, un nettoyage et une remise en état des fermetures. 

               Préservation d’un patrimoine, devoir de mémoire, un chantier qui permettra d’attendre et de trouver des solutions pour faire connaître et partager la vie de tous ces hommes et familles qui ont vécus, travaillés dans le Massif.

                Un moyen de faire revivre cette Maison Forestière facilement accessible une grande route, la proximité de l’autoroute avec sa sortie des Adrets, un emplacement et des vues magiques.

                Une vitrine, une porte d’accueil essentielle ouverte au Tourisme car dans l’Esterel la saison c’est 12 mois par an.  


QUEL AVENIR POUR LES MAISONS FORESTIERES du MASSIF de l’ESTEREL ?

           

               Le capital historique, presque bicentenaire peut-il être encore préservé ?

Avec en 2024 certainement plus de 3 millions de visites par an, quelles seront les conséquences et les possibilités offertes par l’opération visant à obtenir le label GRAND SITE DE FRANCE

              Quel équilibre entre le gestionnaire, l’ONF et un syndicat qui doit mettre en place son schéma d’accueil du public et le gérer.

           Une des solutions d’attente, n’est-elle pas de confier, à des bénévoles regroupés dans le cadre d’un Fond de dotation comme ESTEREL PROJECT, la poursuite de la remise en état à minima de la Maison Forestière du Malpey, l’entretien des extérieurs. Il suffit de renouveler des conventions de partenariats, conventions qui peuvent d’ailleurs s’appliquer sur d’autres objectifs identifiés.

             Car au final, ce sont bien les Usagers réguliers ou ponctuels, les amoureux du Massif de l’Estérel qui sont les premiers concernés.

             A Eux de s’engager et de participer pleinement pour maintenir ce patrimoine, ses richesses.  

 

 

Christian CHABERT                               21/09/2024


Consultez l’annexe    QUEL AVENIR pour Les MAISONS FORESTIERES ? la situation au 20 09 2024

 

·       MF du GRATADIS

·       MF du MALPEY

·       MF des TROIS TERMES

·       MF de la DUCHESSE

(1)   Auguste MUTERSE est qualifié de « Forestier de Génie » par Alfred Edouard MARTEL (1859-1938) dans son livre (1899) et de la plaquette accompagnant la carte qu’il a réalisée du Massif (1/100.000): « Le Trayas (Var), l’Esterel, Agay, le Cap Roux, etc. guide du promeneur dans les massifs côtiers de l’Esterel, entre Cannes et Saint-Raphaël (1874)», Ce passionné de l’Esterel, qui prendra sa retraite à la pointe Maubois au Trayas est plus que mondialement connu pour être le père de la Spéléologie (Du Gouffre de Padirac (1889) à la Mammoth Cave/USA (1912) en passant par la descente des Gorges du Verdon (1905).  

  

(2)   Comment le tourisme, puis les séjours « d’Hivernants » sur les bords de la Méditerranée ont-ils commencés ? Le riche passé historique de la future Italie attire les hautes classes d’Europe au cours du XVI° siècle. Débute ainsi, la coutume d’envoyer les jeunes gens, (exceptionnellement les jeunes filles) pour qu’ils puissent, au cours d’un long voyage, parfaire leur éducation. Une manière de terminer les études, de rencontrer et nouer des relations avec d’autres jeunes membres de la Haute Société.

              Une ouverture culturelle et humaine à laquelle s’ajoute une qualité de climat que vont apprécier fortement toute cette        « élite » fortunée venant essentiellement de pays moins favorisés (Scandinavie, Angleterre, Allemagne, France  bien sûr et        plus tard Russie).

        Ce qui est baptisé « le Grand Tour » (même en Anglais), va donner l’envie de prolonger les séjours d’hivers sur les rivages de ces régions du Sud de l’Europe. La transformer en longs séjours pour les hautes classes devient la mode au XVII° pour être la règle à partir du début du XVIII° siècle. Elle est favorisée par le développement des nouveaux moyens de locomotion, en particulier le chemin de fer et s’appuye parfois par une nécessité médicale, réelle ou simulée. Du Tourisme « du Grand Tour » on est passé à la « Villégiature ».  

  

(3)     orace-Bénédict de SAUSSURE, le grand scientifique, inventeur du Mont Blanc, dans le Tome III de son livre « Voyage dans les Alpes * Edition 1779 » en décrit parfaitement : La méthode : « …les voleurs embusqués dans les bois, fondent sur eux (les voyageurs) et les dépouillent, tandis que leurs sentinelles veillent à ce que la maréchaussée ne vienne à les surprendre… ». Le lieu : « … Ce bois qui porte le nom de l’Esterel que la fréquence de ce genre rend redoutable… » « …. Ou il est impossible de les atteindre « … non seulement c’est un taillis très épais, mais le fond de ce taillis est rempli de gros blocs de pierre ; il n’y a ni chemin ni sentier … ». Et les victimes : « …nous fit voir les débris de la malle du courrier précédent qui peu de jours auparavant avait été dépouillé dans cette même place … ».      

  

(4)         Les « Boites de Secours ». Nous sommes à la Belle Epoque, les riches hivernants découvrent, profitent, parcourent l’Estérel depuis les stations de bord de mer. Les moyens sont divers, de la simple promenade à pied vers la Sainte Baume à l’audacieuse traversée par les chemins, les pistes. A cheval, en calèche mais de plus en plus grâce aux nouveaux moyens mécaniques : Le cyclotourisme et surtout l’automobile. Conséquence, la survenance d’accidents, parfois graves, dans des endroits isolés.

                Comme partout sur le territoire, le Touring Club de France va prendre l’initiative d’organiser un réseaux de postes de         secours.  Les Maisons Forestières du Massif, occupées à l’année, bien réparties sur les itinéraires, répondent à tous les             critères.  L’équipement et les instructions sont standardisées pour tous les postes d’où la définition de : « boites ».  

               L’Administration Forestière va accepter cette fonction supplémentaire : Il y aura 2 brigades : Au Malpey et au Gratadis et 7 postes : La Duchesse, les Trois Termes, le Roussivau, les Malavalettes, La Louve, Trois Termes, le Roussivau, les Malavalettes, La Louve, Le Dramont et évidemment celle du Trayas, parfaite au bord de la Corniche d’Or qui vient d’être inaugurée (1903). Les 3 restantes ne sont pas retenues (du Porfait, des Cantonniers, des Charretiers )

 

(4) Appelée aussi la » Sainte Duchesse » en raison de sa grande générosité. Née en 1836, Geneviève de Pérusse des Cars, est issue d’une famille noble. Elle a épousée Richard, duc de Vallombrosa, à Paris en 1857. Elle décède en 1887 et son mari quittera définitivement Cannes.     Son Mari, le Duc de Vallombrosa avait acheté en 1858 et occupe en 1861, le château du Riou (classé monument historique en 1990). Le Prince de Galles, la Reine Victoria, ou encore Charles Gounod comme bien d’autres figures célèbres de l’époque, étaient des hôtes habitués de ce château et de son parc réaménagé qui comportait même un mini zoo. Figure dynamique il sera un des plus efficaces promoteurs de la ville de Cannes

 

(5)    Dans son livre Stephen Liégeard vante le mieux la grâce et la bonté de « la bonne Duchesse », comme il se plaisait à l’appeler, dont les deux mains toujours ouvertes ont symbolisé à miracle la charité et l’hospitalité. Aux dires de sa petite fille Roseline Manca de Vallombrosa, sa charité lui vaut dans les petits quartiers de Cannes le surnom de « Sainte Duchesse ».

    Elle préside aux desti nées de l’Orphelinat du Sacré Cœur et à la congrégation religieuse des Sœurs Auxiliatrices des Ames du Purgatoire. « …. Avec ses cheveux blonds, ses yeux d’un bleu profond, son teint clair, son visage à l’ovale parfait, sa taille fine, Geneviève est une fleur parmi les fleurs. Tous ceux qui l’approchent sont sous le charme de sa beauté et de son esprit romanesque !....... »


(6)    Stephen Liégeard (1830 – 1925) Avocat, Sous-Préfet, Député, Mécène, Ecrivain, il est le parfait représentant de cette riche société qui se rend l’hiver à Cannes. En 1887 il écrit son livre le plus célèbre, aujourd’hui on parlerait d’un guide touristique.

        Originaire de la Côte d’Or (Dijon) sa logique lui fait concevoir un titre pour son ouvrage :« La Côte d’Azur ». C’est le nom qui va rester qu’il reprend dans ses descriptions « …   La Côte d'Azur ! Ainsi, du château d'If jusqu'aux palais de Gênes, s'intitule désormais le pays de la mer bleue, du soleil et des fleurs… Fini l’anglicisme Riviera française ou du terme Corniche.) 


 

**** ANNEXE Quel Avenir pour les Maisons Forestières ?

***** Les Maisons Forestières, postes de secours et les actions du Touring Club de France :

Un usage méconnu ! Une des actions du TCF comme d'autres travaux, innovations encore visibles dans le Massif de l'Estérel. Tables d'orientation, signalétique, Corniche d'Or, Hommage et Allégories au Tourisme Français reconnaissant à son premier Président.